DEAD LINE ~ Never cross it...
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 No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER

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Amethyst Nightingale
Amethyst Nightingale



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No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER _
MessageSujet: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMar 25 Jan - 0:58

La journée avait été longue et vraiment très difficile. Amy n’avait pas dormi depuis 24h et son corps commençait à montrer ses limites. Elle passa un bras sur son front en voyant du coin de l’œil la liste de noms qui grandissaient. Elle adorait son travail et elle le faisait bien mais il venait un moment où le corps ne suivait tout simplement plus. L’un de ses collègues vit son visage déconfit et lui proposa de reprendre sa liste mais elle refusa. Dut-elle mourir sur ce sol carrelé, elle n’admettrait pas sa faiblesse. Elle reprit donc les soins d’urgence avec une énergie nouvelle mais qui en réalité ne venait que de ses réserves. Elle consulta sa montre : enfin l’heure d’une pause ! Elle se dirigea vers la salle de repos réservée aux infirmières. Elle avait vite appris que dans cette salle on avait un peu plus la paix qu’avec des machos rôdants dans tous les couloirs. Elle entra dans la salle et retira l’élastique qui lui nouait les cheveux. Exténuée, elle s’écroula sur l’un des lits. Une infirmière se reposait déjà dans l’un d’eux. Elle ferma les yeux quelques minutes et se sentit partir dans un repos compensateur.

Malheureusement, ces heures allouées et obligatoires restent courtent. Elle dut bientôt y retourner mais elle prit soin d’avaler quelque chose du frigo. Elle avait hâte de rentrer chez elle pour ne serait-ce que prendre une douche et se reposer dans sa chambre avec un véritable silence. Bon, elle était en théorie moins en sécurité qu’ici mais au moins elle était seule. Elle trouva quelques toast sur la table et en mangea un, ne serait-ce que pour remplir son ventre qui criait famine. Elle surprit son reflet dans la fenêtre et ne put s’empêcher de penser à quel point elle avait maigri depuis son arrivée dans cette ville. Pas que ça l’en rendait anorexique mais elle se disait qu’à ce rythme, elle allait finir… Elle chassa cette pensée négative de son esprit et but une tasse de café. Au moins, ça lui donnerait peut-être un peu plus de tonus. Elle l’espérait vraiment parce que sa liste de patients avaient dû s’allonger depuis… Une part d’elle-même n’avait pas envie de retourner dans ce tourbillon de sang et de souffrance qui se trouvait derrière ses portes alors que de l’autre elle adorait apporter son aide à ceux qui en avaient besoin. Elle soupira et fixa la porte quelques secondes comme pour se donner du courage. Trois. Deux. Un. Elle poussa le battant et se retrouva dans un couloir. De là, une infirmière déboula et lui parla en même temps qu’elle courrait. Une attaque qui avait mal tourné. Beaucoup de blessé. Liste des urgences dans l’aile C. Amethyst s’y dirigea donc et retrouva l’infirmière en chef. C’était une femme d’une cinquantaine d’année qui aimait beaucoup rire et qui appréciait la jeune médecin. Elle ne les regardait jamais de haut, bien consciente du travail tout aussi pénible qu’elles executaient. Elle ne regardait pas la salle encore pour évaluer les « dégâts ». Le papier lui en apprendrait bien assez. Une liste de trois pages. Bien sûr, on ne lui avait pas laissé les grosses urgences. Encore une preuve qu’on ne la voyait que comme une jeune incompétente qui a peur du sang… Elle entendit un médecin hurler de dégager le passage tandis qu’il emmenait un chariot en salle d’opération. Le blessé avait la jambe sectionné et Amy doutait sincèrement de sa survie. D’ailleurs un bruit de balle retentit quelques secondes après. On ne s’embarassait pas vraiment ici : dès qu’un patient montrait des signes de folie, on l’abattait comme de la vulgaire viande. Elle eut une mine un peu dégoûtée face à cette humanité qui se désincarnait peu à peu. Elle posa de nouveau ses yeux sur la liste. Un nom qui ne devait pas se trouver là… Elle se tourna vers l’infirmière dans un mouvement brusque et lui demanda avec un sourire si elle pouvait consulter les fiches de ce cher Dr Housel, un médecin des plus arrogants qui traitait ses patients comme une industrie. Avec un sourire narquois et entendu, elle échangea les deux feuilles, en l’occurrence, elle déplaça celle d’Alec dans les consultations réservées au Dr Housel et reprit une autre d’un soldat inconnu. Elle commença donc à traiter ses patients, l’esprit plus tranquille et alors qu’elle ressortait pour récupérer la suite de sa liste, elle se retrouva de nouveau avec la fiche maudite. Elle fronça les sourcils et l’infirmière lui expliqua que le Dr Housel n’en avait pas voulu et que la fiche avait passé dans toutes les listes de tous les médecins qui ne rêvaient que de cas plus… Concret. Autrement dit, sanglant. Elle soupira et se rendit dans la salle où devait se trouver le jeune homme. Avant d’entrer, elle prit une profonde inspiration parce qu’elle savait bien que là dedans, il y avait un soldat américain qui se prenait pour le Messie et qui en plus avait un sérieux manque d’éducation et qui se croyait charmant. Bon ok, elle était la première à avouer qu’il avait du charme physiquement. Oui mais voilà, ce n’était que physiquement. Elle entra finalement dans la fosse aux lions.

- Bonjour monsieur Jamson.

Sa voix était plutôt froide et professionnelle. Elle avait remis son masque du parfait médecin qui ne devait trahir aucune émotion dans ce monde de brute.

- Qu’est ce qui vous amène aux urgences aujourd’hui ?

Pas qu’elle en ait vraiment quelque chose à faire mais c’était son métier et elle devait le soigner. Elle priait intérieurement pour qu’il ne l’agace pas avec ses grands airs. Elle restait près du lit sans trop s’approcher (on se savait jamais, il pouvait être infecté après tout) et cherchait déjà au meilleur moyen de le soigner vite fait bien fait pour donner le relai à une infirmière. Oui c’était le bon plan, elle en était sûre. De toutes façons, son charme ne fonctionnerait pas sur elle : elle avait bien vu le résultat la dernière fois qu’elle s’était laissée prendre alors idiote une fois oui, pas deux. Même si sa colère était retombée, sa blessure malheureusement était encore bien là. Elle ouvrit un tiroir pour trouver un sédatif en cas de besoin et un peu de matériel de base.


Dernière édition par Amethyst Nightingale le Lun 7 Fév - 22:39, édité 1 fois
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Alec D. Jamson
Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMar 25 Jan - 13:33





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« DON’T BE A BASTARD.»


Les jours semblaient éternellement longs à Dundee. Sans doute à cause du temps extérieur, le soleil caché par les nuages gris bien qu’il ne fasse pas si froid. Un décor peu envieux comparé aux brochures qui parlent de plages et de vacances. Non, il n’y avait vraiment rien de tout ça dans cette ville. Chaque jour, c’était de nouveaux coups de feu, de nouvelles attaques, de nouvelles défenses, de nouvelles explosions et de nouveaux bâtiments à moitié démolis. Si la plupart de la population « normale » n’assistait pas à tous les dégâts, nous autre militaires y étions bien obligés. J’avais pris l’habitude d’être considéré comme une sale brute ne venant ici que pour se la ramener ou encore tuer des gens innocents. Oui, c’était le cas, j’avais dû en abattre quelques uns… Mais était-ce suffisant pour proclamer haut et fort que je n’étais qu’un monstre sanguinaire ? Décidément, les gens ne jugent véritablement que par ce qu’ils voient. A défaut de prétendre le contraire, j’avais visiblement fini par leur donner satisfaction. Tout le monde ne voyait ici que l’Américain venu jouer les prétentieux pour pouvoir repartir aux Etats-Unis en héros. Agacé par toutes ces pensées, je m’étirais, détendant un peu mes membres, crispés vingt quatre heures sur vingt quatre. Nul n’était en sécurité nulle part et je me demandais comment certains pouvaient continuer de vivre presque normalement. Des fous sans doute. Cela faisait maintenant plusieurs semaines que je me trouvais dans le coin et je ne l’avais encore jamais revue, inutile de dire que plus le temps passait et plus je croyais en sa mort. Pourtant, tout me laissait penser qu’elle était encore là quelque part, et si je retournais su notre continent pour annoncer à des parents rancuniers qu’elle n’était plus de ce monde, ils me jetteraient sans doute la dernière pierre au lieu de la première. Si tel était le cas, si elle n’était vraiment plus de ce monde, je ne pourrais pas retourner là bas et les affronter. S’entendre dire encore une fois que tout est de sa faute, culpabiliser pendant des mois, des jours, chaque secondes, très peu pour moi. Observant la porte d’un blanc total en face de moi, je réfléchissais, ressassant inlassablement les mêmes choses, chaque fois que j’étais entré ici, même si cette fois, je n’étais pas entré pour voir un ami…

Un soupir s’échappe de mes lèvres alors que je continue d’avancer parmi les décombres. Quelques corps en sale état traînent par ci par là, m’arrachant presque un haut le cœur. Presque. Car il n’est pas visible sur mon visage. L’Irak n’était rien comparé à ça. On est là, toute une bande armée jusqu’aux dents, nos vêtements kakis faisant que l’on se ressemblait tous –ou presque. Des brutes armées, des sans cœur peut être aussi. Un homme court jusqu’à nous, effaré et la bave aux lèvres, rugissant comme pourrait le faire un lion. A peine sorti de la pénombre d’une maison, il n’a pas le temps de faire un pas qu’il se trouve déjà au sol. Ce n’est pas moi qui ai tiré, c’est quelqu’un d’autre. Tout semble se passer comme à l’accoutumé. On franchit le mur, se rend au Sud Est, là où tout le décor bascule. L’un de nous tente de faire une blague débile pour « motiver les troupes » et nous rappeler le peu d’humanité qu’il nous reste dans ces moments là. Il ne faut pas décevoir les supérieurs après tout. Je ne fais pas parti des grades les plus bas, mais ici ce n’est pas l’Amérique, ils me l’ont bien fait comprendre. J’ai donc dû ravaler ma fierté et me faire à leurs habitudes, me contentant d’obéir un point c’est tout. Drôle de façon de dresser. J’ai appris à faire avec, me taire même si ce n’est pas tâche facile avec mon caractère, il m’arrive parfois d’hausser le ton, ce qui m’a déjà valu plusieurs remontrances… Nous continuons d’avancer, des coups de feu répétitifs résonnant de plus en plus près. Puis c’est l’attaque, comme on s’y attendait finalement. Ca ne changera jamais. Alors on se met à tirer pour éviter de se faire descendre ou même contaminé. On finit par se séparer.

Je franchis plusieurs ruelles, unes à unes, prudemment, me fiant aux coups de feu qui résonnent, aux hurlements et au bruit des corps qui s’effondrent sur le sol, parmi les pierres, la terre et peut être même de la boue qui sait. Le Sud-Est est la partie la plus dure, la plus violente, en somme il n’y a que nous, les infectés et parfois les rebelles venus protéger ces gens sans humanité. C’est tuer ou être tué alors je tire, dès que je vois quelqu’un de suspect, je ne cherche pas à savoir. Tant qu’il n’y a pas d’ordre de repli, on ne se repli pas, on ne prend pas la fuite. Si les militaires écossais ou Anglais ne pratiquent pas toujours ce cas de figure, moi j’en avais l’habitude, ce qui pouvait agacer la plupart de mes supérieurs. Un sourire aux lèvres à cette pensée avant de me concentrer à nouveau. De nouveaux coups de feu suivis d’un corps à corps. Casque à terre, bien, peu importe. Je me sers de mon arme pour frapper l’assaillant avant d’appuyer sur la gâchette. Le corps s’effondre, ensanglanté à mes côtés. Je me relève rapidement, leur sang est maudit. Encore une fois je suis Sali, mais pas physiquement.

J’observais la pièce dans laquelle j’étais, entendu les hurlements incessants des blessés agonisants qui passaient dans le couloir sur une civière. Dans ces moments là, je remerciais le ciel de ne pas être à la place de l’un d’eux. Du moins pas encore… Car tout pouvait arriver. Notre destin pouvait basculer du tout au tout en un claquement de doigt. Une grimace naissait sur mes traits tandis que je me levais, après tout personne ne serait là pour me dire de me rasseoir ou de m’allonger. C’était la pagaille, ils étaient tous bien trop occupés. Ca n’avait été qu’une lamentable erreur, un mauvais calcul, une cible que je n’avais pas vue. Un rebelle sur qui je n’aurai pas tiré, mais ça comment pouvait-il le savoir ? Pour eux, on était tous les mêmes. En quelques secondes, ma veste était finalement retirée, lentement tandis que je venais me rasseoir et appuyais sur la plaie avec le premier truc que j’avais trouvé en arrivant –en l’occurrence une blouse de médecin… C’était toujours mieux que mes doigts qui n’absorbaient rien, eux.

Redressé, je continue mon inspection, nos ordres étaient de les exterminer un à un jusqu’au dernier. Ordre contre lequel je ne peux rien faire, mais d’un autre côté j’approuve leur choix. Pour les infectés du moins, les rebelles… Moins. Les rebelles n’ont rien de personnes malades, ce sont juste des gens qui veulent faire entendre leur voix contre nous, mais ce ne sont pas des… Violents de nature. Enfin… Ils ont quand même tués pas mal d’entre nous, tout comme nous en avons tué aussi. J’en ai tué aussi, sous le joug des remontrances, des ordres, de la pression, du renvoi. Peut être même des tribunaux aussi. Tout était un prétexte pour vous retirer, et pourtant ils savaient bien que je n’étais pas le plus mauvais de leurs éléments. Un regard à gauche puis à droite, jusqu’à ce qu’un cri provenant de notre groupe ne retentisse, annonçant l’arrivée de rebelles sur le terrain. Je rebrousse chemin jusqu’à la rue centrale sans pour autant me jeter dans la gueule du loup. Nous restons bien trop souvent à découvert, je ne comprends toujours pas cette tactique, c’est pourquoi je ne l’applique pas toujours. Je m’arrête un instant, le souffle court, et observe les hauteurs. Je pénètre dans une maison abandonnée, monte lentement les escaliers, prêt à recevoir n’importe quelle attaque possible, j’arrive au sommet, en aperçois un, prêt à tirer sur l’un des miens. Sans attendre je l’attaque de dos, le frappant à la tête. Il bascule sur le côté, me met en joug mais je ne lui laisse pas le temps de tirer et le frappe une nouvelle fois, ce qui le rend inconscient. Ca s’arrête là, je ne mets pas fin à sa vie. Voilà pourquoi je préfère agir seul de temps en temps. Alors je redescends et rejoins les autres finalement. On me fait signe de me diriger un peu plus loin avec trois autres. Parmi eux se trouve Paul, un Anglais arrivé récemment, ce n’est pas la première fois qu’il traverse le mur, ni même sa première attaque de rebelles mais il ne semble pas vraiment dans son assiette. Une légère question pour savoir si ça va. Un signe de tête en guise d’acquiescement, je ne cherche pas plus loin. Les infectés viennent se mêler aux rebelles, ce qui ne nous aide pas à faire une véritable différence alors on tire dans le tas, le sang volant sans cesse dans les airs, venant tâcher le sol, les murs et même nos habits. Je sais pour quoi ils nous prendront lorsque nous retournerons « à la civilisation ». Nous leur donnerons encore satisfaction. L’un de nos trois gaillards tombe au sol, touché à la jambe. J’observe les alentours et ce qu’il se passe pendant que Paul l’aide, puis mes yeux s’arrondissent face au danger imminent, ils vont lancer une grenade. Sans plus tarder je viens aider Paul pour qu’on déguerpisse au plus vite. Pendant ce temps, le troisième en profite pour répondre en avance à leur envoi. Nous cavalons le plus vite possible sans regarder en arrière jusqu’à ce que l’explosion ne vienne se faire sentir. Projetés en avant, nous atterrissons tous un peu plus loin, la réception n’est pas toujours bonne, sans casque encore moins. Le blessé à la jambe n’a pas pu se réceptionner comme il faut, il a atterrit sur de gros morceaux de gravas, nous ne pouvons plus rien pour lui. J’appuie ma main sur ma tempe, encore sonné, retire mes doigts et sens quelque chose couler le long de ma joue. Je passe quelques doigts dessus et me rends compte que c’est du sang. Je me relève, un tantinet chancelant et récupère une arme –sans doute la mienne, non loin de là. Je cherche Paul et l’autre des yeux, ceux-ci n’ont rien hormis quelques contusions qui apparaissent déjà sur leur visage. Pas le temps de s’occuper du corps de notre « ami », une nouvelle vague de rebelles arrivent et cette fois ci je prends les devants, hurlant un repli. Mon regard s’attarde sur le troisième membre du groupe, gisant au sol, celui qui n’aura vu qu’un décor chaotique en guise de dernière vision. Un frisson glacial parcourt mon corps tandis que j’entraîne les autres à ma suite. Nous ne sommes plus que trois, tout n’est que coups de feu, nous empêchant de nous rendre compte si nous sommes les derniers ou non. Nos tympans en prennent un coup lorsque les explosions retentissent, brisant de nouvelles maisons. Nous nous retournons pour tirer dans le tas, pas le temps de savoir si nous allons tous bien. Ma tête me lance horriblement, brouillant ma vue de temps à autres, mais je ne baisse pas les bras. Hors de question de crever ici. Lorsque ma tête se tourne lentement vers l’angle d’une ruelle, je l’aperçois, nous les apercevons. A peine le temps de plonger ou de se retourner qu’il tire déjà, ils nous tirent dessus. D’autres des nôtres arrivent, nous avons réussis à plonger à couvert. Ma respiration s’est accélérée autant que mon rythme cardiaque, ma vue se brouille alors qu’un bourdonnement résonne dans mes oreilles. C’est Paul qui me regarde, me demandant si ça va, puis hurlant à je ne sais qui que quelqu’un est touché. Mais qui ? Qui est touché ? Ses yeux se baissent sur moi, je suis son regard et grimace en me rendant compte que Je suis le touché. Tout s’explique, la respiration accélérée, simple réaction à la course mais également à la balle qui a traversé l’épaule ou encore la tempe brûlante. Sans attendre, je lève mon arme et tire sur un rebelle qui s’approchait beaucoup trop. J’avais encore au moins ça pour moi. Je positionne ma main sur la plaie, grogne un « c’est bon on y retourne » avant de me relever lentement, aidé par ce même Paul. Un ordre d’évacuation se fait entendre, les rebelles ont gagné pour aujourd’hui. Du moins, ils l’ont emporté sur notre première vague. Tout le monde rebrousse chemin dans un coup de feu. Les blessés sont évacués.

Fatigué, je continuais d’observer autour de moi. Assis sur le bord du lit, je sursautais en entendant un coup de feu dans l’enceinte de l’hôpital. Le sang qui dégoulinait de ma tempe était sec et je ne ressemblais pas à grand-chose. Les mains en sang, difficile de passer pour un samaritain. Je sentis un soupir s’échapper de mes lèvres alors que je tentais de me maintenir droit ? Hors de question de se montrer faible. Ah la fierté masculine. La porte s’ouvrait enfin sur… Amethyst. Ils m’avaient donc mis entre ses mains ? Intéressant. Un sourire venait étirer mes lèvres alors qu’elle me disait bonjour d’une manière aussi sèche que le sang sur ma joue. « Bonjour Amy. C’est donc à vous qu’ils m’ont confié ? Lucky me. ». Tous ces sourires n’étaient que façade au fond. J’appréciais sincèrement la jeune femme, même avec ses airs d’agacée ou ses pics qu’elle pouvait m’envoyer à la figure. Je l’observais s’éloigner, rester distante, je n’avais pas la galle. L’étiquette de monstre encore une fois sûrement. Je soupirais, un sourire au coin des lèvres en apercevant la seringue. « Le sédatif ne sera pas nécessaire vous savez. ». Un léger rire franchissait le seuil de mes lèvres, suivit d’une toux rapide et d’un grognement. Mauvaise idée de rire. Je me calmais rapidement et la regardais à nouveau, sourire envolé. « Je pense que ce qui m’amène est visible comme le nez au milieu de la figure. ». Les doigts toujours collés contre la plaie à l’épaule, je me levais une nouvelle fois, me rattrapant à une espèce de chariot métallique. Avec mon autre main, je commençais à soulever mon T-shirt, mais je n’y arriverais pas tout seul. Jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule dans la direction d’Amy, j’haussais un sourcil. « Un petit coup de main ne serait pas de refus… Euh. S’il vous plait ? ». Malin Alec, très malin. Qu’elle se rassure, il y’a un marcel sous le fameux T-shirt.


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Amethyst Nightingale
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No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER _
MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMer 26 Jan - 0:27

La fatigue semblait être le seul point commun entre elle et ce soldat purement américain qui oui ne dérogeait pas aux clichés du genre qu’on en avait en Grande-Bretagne. Vraiment, elle se demandait parfois pourquoi beaucoup rêvaient de ce pays lointains où tout est tellement grand qu’on ne retrouve même pas sa voiture (qui pourtant fait aussi le double de celles qu’ils ont ici) et leurs extravagances la fatiguait la plupart du temps. Ou bien était-ce cet esprit sans fin de compétition ? Amethyst se souvenait encore de ce soldat qui avait au clin d’œil échangé avec son collègue fait le pari qu’il aurait réussi à la séduire. Il était mort. Non pas par sa faute mais elle ne l’avait pas regretté. Elle l’avait royalement remis à sa place tout en pensant que cette expérience ne faisait que confirmer son à-priori. Americans are IDIOTS ! En plus ils avaient aussi tendance à ne pas être courtois. Dans le pays de la Reine, on débitait ses formules de politesse au kilomètre pour montrer tout son respect envers son interlocuteur. Les américains eux, arrivaient de manière décontractée, dans un semblant d’état d’esprit amical et étaient d’une incroyable grossiereté puisqu’ils étaient capables de vous « tutoyer » ou d’employer avec vous un diminutif de votre prénom. Rien que ces traits là l’agaçaient. Non ils n’étaient pas les rois du monde et oui Amy faiait partie de ces personnes qui se souvenait inconsciemment de l’ancienne puissance qu’était l’Angleterre avant qu’elle ne sombre dans un grand… Trou noir ? Oui ce pourrait bien être le mot, elle ne savait plus trop bien où elle en était. A vrai dire… Il y avait un moment qu’elle vivait au jour le jour sans se poser de questions.

Elle repensa à son premier jour de travail. Elle s’était présentée à une infirmière aux cheveux châtains, très fluette et souriante. La jeune femme l’avait tout de suite prise en charge pour lui faire remplir un dossier et lorsqu’elle avait demandé à voir son ex, son sourire perdit quelque peu en éclat. Plus tard, Amy avait compris qu’elle n’était nulle autre que la nouvelle petite amie du grand amour de sa vie (bon pas à ce point certes mais quand même) et pire encore… Elle lui expliqua fièrement qu’elle était sa fiancée. Amy resta coite un moment, n’osant croire ce qu’on lui racontait. Pire, ça n’avait rien à voir avec le joli film des retrouvailles qu’elle se passait en boucle depuis des mois ! Brisé. Son cœur fut définitivement brisé quand son « adorable » fiancée l’emmena auprès de lui alors que la dernière chose au monde qu’elle souhaitait à présent c’était bien de le voir. D’ailleurs, lorsqu’il la vit, il la salua rapidement et passa son chemin. Ce ne fut que de longs jours plus tard où il lui expliqua (brièvement) qu’il pensait qu’ils auraient dû rompre une bonne fois pour toute mais qu’il n’avait pas eu le temps. Et évidemment, il rejeta ensuite la faute sur elle, lui disant que si elle avait appellé les choses auraient pu être différentes. Les mots qu’un cœur blessé ne veulent jamais entendre. Auxquels elle s’accrocha au point d’en vouloir à cette rivale qui lui avait volé son petit ami et qui en plus s’était fiancée avec lui. C’était vraiment trop injuste ! Elle avait mis sa carrière en sécurité à Londres entre parenthèses pour rien ! Comme souvent, la colère et la déception laissèrent place au chagrin.

Sans parler du jour où il disparu de l’autre côté. Elle l’avait vu et avait dû annoncer elle-même la nouvelle à l’infirmière qui les attendait toujours, anxieuse. Parfois, Amy avait l’audace de penser que c’était par jalousie. Mais elle avait simplement compris ce jour là que non seulement il ne lui avait jamais révélé qu’ils avaient eu une histoire auparavant mais qu’en plus la seule chose qui l’inquiètait c’était simplement qu’il revienne en vie. Et c’était à elle de lui annoncer ça : que plus aucun futur ne serait possible entre eux à présent. Elle était entrée par les grandes portes situées à l’arrière du bâtiment, la tête basse. Elle lui demanda où il était et les seuls mots qu’elle avait pu prononcer furent « Je suis désolée ». Son amie lui tomba dans les bras, en proie à une douleur probablement aussi immense que la sienne car on savait que son avenir était la mort à moins qu’un chercheur n’ait soudain l’idée de génie qui empêcherait ces soldats de faire une boucherie à chaque sortie…

Alec Jamson était aussi fatigué qu’elle. Elle avait remarqué qu’il observait son environnement avant qu’elle n’entre par le hublot de la porte. Oui, elle jetait toujours un rapide coup d’œil histoire de vérifier que le patient ne présentait pas de troubles suspects… Et qu’il tenait quelque chose sur sa tempe. Mais oui, son corps à lui aussi commençait à avoir du mal à accuser le coup. Les cernes déjà en était une bonne preuve et sa posture était…Molle, sans énergie. Elle-même ne rêvait que d’une chose : pouvoir dormir. Mais pour le moment on avait besoin d’elle et en l’occurrence elle était décidée à soigner ses patients, même ceux qui l’agaçaient comme Alec. Ce soldat était l’américain typique. Elle tiquait à chacun de ses mots et parfois elle se disait que s’il la fermait elle pourrait au moins s’attarder sur ses attraits physiques. Bien sûr que ses yeux verts ne la laissaient pas insensible mais elle refusait de montrer une quelquonque faiblesse. Et même si elle en était tenter, sa tendance à se la jouer ou à jouer tout court avec elle lui remettait en tête quel genre d’individu elle avait en face d’elle : un américain imbu de lui-même qui tirait sur tout ce qui bougeait sans se poser de question, qui faisait la guerre juste pour montrer qu’il était puissant, qui voulait tout contrôler… Oui l’image n’était pas flatteuse et elle assumait parfaitement sa vision réductrice forgeait sur sa récente expérience.
Le sang avait séché sur sa tempe et ça ne l’arrangeait pas particulièrement. Ces médecins machos qui n’avaient pas voulu du dossier, franchement, à la seconde même, elle aurait bien aimé leur botter l’arrière train. Ou les dépecer. Ou encore… Non. Bien sûr que non elle ne l’aurait jamais fait, seuls des barbares psychopathes en quête de puissance (suivez mon regard) en seraient capables. Elle vit son sourire naître sur ses lèvres et aurait préféré le lui faire ravaler. Elle était à bout et la dernière chose qu’elle voulait c’était de faire une crise de nerf face à un patient et surtout celui là. Ses précieux amis collègues se feraient un malin plaisir à prétendre qu’elle n’avait pas l’étoffe de ce genre de situation et qu’elle ne pourrait jamais entrer en salle d’opération avec un tel comportement et une psychologie aussi troublée. Alors elle préféra passer dessus et ne pas répondre. Il fallait être professionnelle n’est ce pas ? « Bonjour Amy. C’est donc à vous qu’ils m’ont confié ? Lucky me. ». Elle marqua un très léger temps d’arrêt. Cette phrase à elle seule représentait tout, absolument TOUT ce qu’elle détestait chez les américains. Elle soupira. Amy était bien le nom inscrit sur son badge, tout simplement parce que Amethyst était trop long et que dans un contexte international on avait dû juger que ce serait plus simple. Mais devant il y avait DR, ce qui pour cet inculte de soldat signifiait DOCTOR et derrière NIGHTINGALE qui dans ce cas là ne représentait pas le rossignol mais bel et bien son nom de famille ! Ce n’était pourtant pas compliqué de dire « Bonjour Dr Nightingale » n’est ce pas ? Hé bien pour la cervelle de paon qu’elle avait en face de lui, apparemment si ! Lucky me hein ? Hé bien pas LUCKY du tout de son côté ! Elle n’avait pas réussi à transférer son dossier à quelqu’un d’autre et elle l’avait sur les bras. Tu parles d’une chance !
- Non. Ils vous avaient confié au Dr Housel au départ mais comme il a été pris par un cas d’urgence plus grave il m’a demandé de reprendre votre dossier. Parmi plein d’autres. A vrai dire je ne savais même pas que vous étiez ici…
Oui c’était du mensonge sur toute la ligne débité rapidement pour passer à autre chose. Elle avait d’ailleurs garder de bonnes distances. C’était autant une habitude qu’une réaction primaire à ce type de patient : reste loin de moi tu ne m’intéresse pas. Comment pouvait-elle s’intéressait à ses patients ? Elle avait encore le cœur tourné vers un autre homme et n’arrivait pas vraiment à s’en détacher. Elle l’entendit soupirer et elle se crispa un instant. Shut up. Elle voulait qu’il se taise mais évidemment, encore une fois, il l’ouvrit.
- C’est le protocole. Je ne sais pas d’où vous venez, qui vous avez rencontré et enfin… Tant que je n’ai pas établi quel type de blessure et quels dommages elle peut vous avoir causé au cerveau (quoique je doute qu’on puisse l’endommager plus qu’il ne l’est déjà) vous êtes… Au sédatif.
Elle s’approcha et fronça soudain les sourcils. Le truc qu’il tenait contre sa tempe était taché de sang mais la couleur blanche et la texture familière du tissus la laissa interdite. Elle pria durant trois secondes qu’il ne venait pas de prendre la blouse du Dr Housel pour l’ensanglanter contre sa tempe et son épaule. Non, il avait osé ? Plaie plaie plaie ! Son rire ne l’amusa pas du tout.
- On a peur des piqûres ?
Elle franchit les trois pas qui les séparait et lui piqua habilement l’aiguille dans une veine. Elle ne mit pas tout le contenu de la seringue dans ses veines, pensant qu’effectivement, s’il avait voulu la bouffer il l’aurait déjà fait. Elle s’éloigna pour préparer son matériel d’opération bénigne d’urgence quand elle entendit un bruit de chariot qui roule. Elle tourna la tête vers lui et le trouva agrippé à un dit chariot métallique, une main tentant de retirer le T shirt. La scène aurait pu la faire rire. D’ailleurs le voir en difficulté la fit légèrement sourire. Il la regardait et haussa un sourcil en demandant son aide. Sans blague… Il pouvait pas attendre un peu aussi ? Elle nota l’effort de courtoisie et se décida pour le récompenser comme l’on récompense un enfant. Elle attrapa la manche et tira dessus pour le dégager. Il lui faisait vraiment pitié à ce moment là. Et là… Le tue possible de l’amour de la mort qui détruit tout un mythe. Oui, l’avantage du métier, elle se l’avouait elle-même était de pouvoir à l’occasion opérer des messieurs bien musclés et de profiter de la vue des dits muscles. Et ce mufle portait… ça ? Elle ne fit aucune réflexion pour autant et commença, avec une compresse, à retirer le sang de sa tempe. Quand elle vit que ce n’était pas grand-chose (en tous cas moins grave que ce qu’elle pensait), elle préféra s’occuper de l’épaule. La blessure était nette (et sans bavure). Elle prit d’autres compresse pour nettoyer un peu autour de la plaie dans le dos d’Alec. Elle n’avait pas l’impression que des morceaux de tissus s’étaient introduit lors de l’impact et si le sang restait important, la blessure n’avait pas causé de dégâts trop sérieux. Il était quitte pour un bon bandage pour permettre au sang de coaguler et un arrêt de travail de 15 jours minimum pour voir l’évolution de la cicatrisation. Evidemment, il n’aurait pas son mot à dire lorsqu’elle le lui annoncerait. Elle ajouterait bien une semaine en plus pour lui permettre aussi de vraiment se reposer même si elle se doutait qu’il ne suivrait pas. Jamais aucun ne suivait les arrêts. Le résultat ? Ils arrivaient ici avec un drap blanc sur la tête. Elle désinfecta bien le pourtour des plaies.
- Il faut enlever le reste. Je veux dire… Votre marcel.
Elle l’aida encore une fois à se deshabiller (pour le haut évidemment) et reprit les compresse pour retooyer un peu et remettre tout de suite par-dessus un bandage qu’elle passa tout autour de l’épaule jusqu’à descendre jusqu’au torse. Une fois bien serré (sans l’étouffer évidemment), et convaincue qu’il tiendrait, elle entreprit de lui faire une note indispensable pour son unité.
- Arrêt de travail de 3 semaines minimum. Pas de sortie ce soir, je vous garde en observation. Vous pouvez rester dans cette salle, une infirmière vous apportera un dîner. Une question ?
Elle nota ses remarques sur le bloc qu’elle tenait et le rangea au pied du lit. Finalement, elle repartit chercher une aiguille et du fil pour lui réparer la blessure qu’il avait à la tempe. Pour que ce soit plus pratique, elle fit rouler le tabouret jusqu’à lui et s’installa dessus pour pouvoir faire les derniers soins.
- Si vous avez mal, dites le moi.
Elle semblait plus calme mais sait-on jamais... Elle même ne savait pas toujours vraiment ce qu'elle ressentait.
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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMer 26 Jan - 14:26

« DON’T THINK TOO LOUD. »


Des balles qui sifflent de tous les côtés, une impasse, la mort qui approche et qui pourtant ne vous prend pas en son sein. Ce n’est pas votre tour. Un arrêt, une fixation, une obsession. Ce mur de brique rouge, abîmé, vieilli, tâché. Combien de soldats se sont déjà arrêtés face à lui ? Je viens à peine d’arriver, une petite unité sous mes ordres, je ne sais rien de ce qui m’attend derrière. La seule chose perceptible est la puanteur qui se dégage de chaque coin de rue, l’odeur de mort, de souffrance et de terreur. Je soupire et prends mon courage à deux mains, ça ne peut pas être pire qu’en Irak. Le mur franchi, je me rends compte de mon erreur. C’est pire. Quelques semaines plus tard, j’observe déjà ce même mur différemment, il fait parti de mon enfer personnel. Tuer, encore et toujours. Mes mains sont souillées, salies, et j’ai beau mettre une tonne de savon et frotter, rien ne s’enlève, ça restera toujours là. Comment faire pour ne pas craquer ? Bonne question. L’extérieur est devenu mon quotidien, le bruit des balles une habitude qui pourtant nous fait tous sursauter. Encore plus lorsque l’un de nous meurt sous nos yeux ou que l’on est soi même touché. Chacun s’enferme dans un mutisme, aucune blague ne suffit plus. Se dire que l’on se posera devant un repas chaud le soir même : impossible. La seule chose qu’on se dit c’est qu’on nous a envoyé là pour massacrer, et qu’on ne rentrera sûrement pas. Au revoir le repas chaud, en partant, l’on sait très bien que des places seront forcément vides lorsque nous rentrerons à la caserne. J’ai vu des soldats craquer, se retrouver dans la section Psy, et peut être qu’un jour nous passerons tous par là.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes que j’attendais dans cette petite pièce, c’était toujours plus grand que mes quartiers à la caserne. Comme quoi, avoir un rang dans cette ville ne servait pas à grand-chose. A moins que ce ne soit le côté Américain qui gâchait tout. Une main appuyée alternativement contre mes plaies, je sentais mes paupières s’alourdir pendant que la scène repassait sans cesse devant mes yeux. Mon attitude avait soudainement changé lorsqu’Amethyst Nightingale avait franchi la porte de la « chambre ». Cela m’amusait autant que ça me plaisait, sa compagnie (aussi sèche soit-elle) m’était agréable et je ne pouvais pas nier qu’elle était plutôt jolie, fatiguée ou non. Un bonjour plutôt froid de sa part alors qu’un sourire étirait déjà mes lèvres. Je lui faisais donc part de ma chance et de mon étonnement, je savais qu’elle ne me portait pas vraiment dans son cœur. Amy était un mystère à elle toute seule. La voir garder ses distances était compréhensible, après tout, on ne pouvait jamais vraiment savoir à l’avance si oui ou non quelqu’un avait été infecté, et puis je n’étais pas ce qu’il y’avait de plus… Propre sur le coup. Toutefois, apercevoir un sédatif me fit soupirer, si bien que je lui faisais immédiatement remarquer que ce serait loin d’être utile. Sa réponse ne me faisait pas vraiment plaisir, abaissant finalement la blouse de médecin qui me servait de compresse, je pinçais les lèvres et m’apprêtais à protester lorsque je sentis l’aiguille pénétrer dans mon bras et d’où un liquide s’échappa, se propageant dans mes veines et m’arrachant un « Aie » au passage. « Je vous pensais plus douce que ça… ». Un regard de défi suivait les paroles alors que le sédatif semblait déjà faire effet, le rythme cardiaque ralentissant et la vue de brouillant de temps à autre. Le même genre d’effet que quand vous êtes bourrés, vous savez, l’impression que tout ce qui se trouve autour de vous n’est pas véritablement réel… Venait finalement s’ajouter une grimace qui déformait mes traits alors qu’en bon rebelle que j’étais, je tentais déjà de me mettre debout, embarquant un chariot métallique par la même occasion pour m’aider à tenir sur mes deux jambes. Têtu, j’étais juste… Têtu. Agrippant mon t-shirt d’une main, je commençais à le soulever, un grognement s’échappant de ma gorge, c’est que ça faisait un mal de chien tout de même et la piqûre n’aidait pas à savoir réellement ce que je faisais. A moins que la fatigue ne jouait également un rôle ? Ma tête se tournait vers elle puis je lui demandais –ou plutôt implorais, son aide. Même si je ne pouvais pas vraiment voir sa réaction, elle ne tarda pas à venir tirer sur la manche du haut, je reculais lentement et voilà que j’étais libéré de ce truc sans avoir eu à trop lever le bras. Chancelant une nouvelle fois, je décidais qu’il était sage de retourner se mettre assis au bord du lit. Je me hissais à nouveau et la laissais faire son boulot. Plus un mot ne sortait de ma bouche, du moins pour l’instant, le médecin avait donc un petit temps de répit. Dans le couloir, les allées et venues continuaient, les cris aussi. Même si j’avais appris à me créer une bulle pour éviter d’entendre tout ça, il y’avait certains moments où c’était juste… Difficile. La distance qui s’était brisée avait quelque chose de rassurant au fond, ce n’était pas souvent qu’on avait droit à un moment de « calme » et de contact humain. C’était certainement ce qui me poussait à ne pas briser « ce silence » et rester sage pour une fois ou plutôt fidèle à moi-même. Sentant la compresse passer sur ma tempe, je grognais légèrement puis finissais par fermer les yeux, le désinfectant piquait mais comparé à la douleur qui faisait des siennes dans l’épaule ce n’était rien.

Plusieurs minutes furent nécessaires au nettoyage des deux plaies et pendant tout ce temps je ne disais rien, de nouvelles images passant devant mes yeux, des souvenirs de ces derniers jours, puis l’inquiétude vis-à-vis d’Eden que je n’avais toujours pas retrouvé. Le genre d’inquiétude qui se lisait dans les yeux de chacun, des hommes ayant perdus leurs femmes, ou encore des enfants. Des enfants contraints de vivre seuls et pleins d’autres cas différents. C’était comme si la douleur passait après tout ça, je ne réagissais plus et si Amy n’avait pas prononcé quelques mots, je ne serais même pas sorti de ma rêverie, ou de mon cauchemar. « Pardon ? …Oh. ». Inutile de préciser que devoir enlever le dernier morceau de tissu présent sur le haut de mon corps ne me gênait pas vraiment, au contraire, ça avait réussit à m’arracher un sourire. Ce n’était que ça, je passais du blanc au noir sans arrêt, le mieux aurait été de ne pas penser du tout. Faire le vide. Mais encore une fois ce n’était pas possible. A croire que tout était impossible et improbable dans cette ville ! Un mouvement trop brusque et voilà que j’en venais à laisser échapper un cri de douleur, si je voulais paraître fort c’était râpé là… Le bruit de mes plaques venant claquer contre ma peau se fit entendre alors que le marcel était envoyé un peu plus loin, de toute façon vu l’état de mes fringues… ça m’importait peu. Sans broncher je la laissais terminer de panser et bander la plaie à l’épaule et souriais face à tant de vigilance quand à la solidité et la tenue de son bandage. « Très professionnelle. ». J’acquiesçais d’un signe de tête convaincu et écoutais ses recommandations, ou plutôt le verdict du médecin tomber. Je tiquais en entendant trois semaines d’arrêt mais au bout de quelques secondes je me disais déjà que ce serait mieux ainsi. Je récupérais mon air de « rien ne m’atteint » et d’imbécile heureux pour finalement lui poser une –ou deux- questions. « Je serais autorisé à venir vous voir ? ». Un haussement de sourcil suivit d’un sourire alors que je l’observais ranger le bloc qu’elle avait complété. Les pieds dans le vide, je rapprochais mon bras gauche de mon torse comme pour l’empêcher de bouger et réfléchissais avant de finalement lever l’index. « Vous n’allez quand même pas me faire porter une de vos chemises de nuit blanche hein ? ». Un léger froncement de sourcil tandis que je me penchais vers elle, sourire au coin des lèvres comme si je n’avais jamais assisté à un seul massacre de toute ma vie. Comme si je n’avais jamais vu d’enfant mourir et s’effondrer sous mes yeux depuis deux mois. Comme si le sang n’avait jamais coulé sur mes mains ou qu’aucun virus ne faisait rage ici. Mon regard se posait sur elle alors qu’un tabouret glissait jusqu’au bord du lit et qu’elle s’installait dessus. Un fin sourire restait perché sur mon visage, je la jaugeais du regard, en profitant pour mémoriser le moindre de ses traits sans qu’elle ne s’en aperçoive vraiment (même si je ne pouvais pas être sûr qu’elle n’avait rien remarqué). Le ton de sa voix semblait plus calme qu’au début de notre entrevue, j’ignorais si c’était dû au sédatif ou autre mais je lui aurais bien parlé de tout et de rien. Me confier. Je sentais l’aiguille rentrer dans ma peau, grimaçais sur le coup mais ne grognais pas ni même n’hurlais. « Ce n’est pas la première fois qu’une aiguille rentre dans ma peau vous savez, je commence à avoir l’habitude. ». C’est alors qu’un énième coup de feu retentissait dans l’un des couloirs de l’hôpital, me faisant sursauter par la même occasion. Un léger sursaut qui pouvait en dire long et qui m’obligea à me racler la gorge. « Un frisson… ». Sourire peu convaincant, si j’espérais mentir sur ce coup là c’était raté. Une fois les points de sutures terminés, je m’appuyais contre le bord du lit et soupirais, la fatigue souhaitant prendre le dessus. Dessus que je ne voulais pas. Je devais gagner cette petite guerre contre moi-même. De nouveaux regards adressés à son attention, je cherchais quelque chose à dire. Au bout de quelques secondes je murmurais un « merci. » et remarquais les cernes qu’elle arborait sous ses yeux. « Vous aussi vous avez du mal à dormir… Ou ce sont vos patients qui vous en empêchent ? ». En aucun cas le ton n’était sec ou machiste. Je n’avais pour ainsi dire jamais été aussi calme, sans doute parce que je savais qu’une fois qu’elle franchirait la porte, je me retrouverais de nouveau seul avec moi, et avec mes mains salies. Je ne faisais que retarder l’échéance sans doute. « Je sais ce que vous pensez. Tout le monde pense la même chose que vous à mon sujet. Je ne vous blâme pas. Les gens ont l’habitude de coller des étiquettes. ». Une main passait sur mon visage et je me rendais compte qu’elles étaient toujours sales. Apercevant un lavabo non loin de là, je descendais du lit –m’est d’avis que je n’allais pas arrêter- et m’approchais lentement, ouvrant le robinet, attrapant le savon. Je me mettais à frotter et observais l’eau qui coulait devenir rouge, brune, terne. Dormir ici une nuit serait certainement mieux que retourner là bas, c’était ce que je n’arrêtais pas de me dire sur le moment.


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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMer 26 Jan - 23:37

« WELL, SHOW ME I’M WRONG. »

Amy n’avait pas vraiment oublié le jour où ils s’étaient séparés. Il l’avait prise dans ses bras une dernière fois. Les larmes avaient piqué ses yeux mais elle les avait retenues afin de ne pas montrer le chagrin qui lui envahissait déjà le cœur. Ce fut son au revoir le plus douloureux : elle ne pouvait ni en vouloir ni vraiment tourner la page puisqu’ils étaient toujours ensemble sans ne plus l’être réellement. Elle sentit la solitude l’envahir alors qu’il s’éloignait d’elle pour prendre son avion. Sur le moment elle n’avait pas compris pourquoi il avait dû partir là bas. La ville était connue pour ses recherches mais Londres semblait tellement mieux convenir à ses ambitions. Pire, elle ne ferait pas partie de cette nouvelle vie. Ce n’était pas vraiment l’avenir qu’elle avait commencé à rêver pour eux. Bien qu’ils s’étaient longuement expliqué et finalement mis d’accord, elle regrettait amèrement de l’avoir laissé faire. Tant de choses qu’elle aurait aimé lui dire. Ils évoluaient désormai dans deux mondes complètement différents et pleurer, même si cela la soulageait, ne retirait pas vraiment le mal. Encore quelques mois après leur séparation, alors qu’elle avait appris à vivre plus ou moins sans lui, elle avait encore du mal à trouver le sommeil. Elle imaginait alors tout ce qui aurait pu être. Et elle était venue ici pour rien. Pour rien ? Pas vraiment. On le lui avait proposé et cette opportunité lui avait apporté tellement d’espérances qu’elle avait accepté contre l’avis de ses parents. Si elle les avait écouté, elle aurait pu être à Londres en sécurité. Elle aurait pu vivre loin de toutes ces souffrances, de tous ces problèmes, de tous ces dangers. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle se sentit bien naïve en découvrant à quel point il était « heureux » de la voir et combiant elle lui « manquait ». Il s’était jeté dans les bras d’une infirmière. Classique. Blessant. Sa confiance en la gente masculine vola définitivement en éclat. Son cœur lui faisait mal, comme si on le lui avait arraché et brûlé en même temps. Avant de le lui écraser lorsqu’il avait été infecté. Ce fut vraiment dur de l’accepter et aujourd’hui, elle craignait de le revoir. Elle craignait qu’il ne cherche à s’en prendre à son amie mais elle ravalait toutes ces peurs au plus profond d’elle-même. Elle n’avait pas vraiment le temps d’y penser de toutes façons. Elle avait été reléguée aux urgences mais pas urgentes. Entendez par là que si le pronostic vital n’est pas en danger alors on lui confiait le dossier. Elle devait de nouveau faire ses preuves. Elle avait déjà eu tant de mal à s’imposer à Londres face aux médecins de son équipe et ici ils semblaient encore bien plus conservateurs, au point qu’elle ne savait plus vraiment comment prendre sa place. On la traitait parfois limite comme une stagiaire ce qui était vraiment insupportable. De plus, elle était sans cesse tiraillée entre son envie d’aider humainement tous ces hommes qui arrivaient blessé, de les écouter mais elle ne pouvait pas s’autoriser un tel luxe : discuter pouvait condamner ou bien l’empêcher d’aller se reposer. Il y avait tellement de monde qu’aucune minute ne pouvait être perdue et étant une des rares femmes visible dans le coin, évidemment, quelques uns comme Alec essayait de voir si leur charme opérait. Mais elle ne pouvait pas entrer dans ce jeu : ce serait leur donner une fausse image et les faire espérer une chose qu’il n’est pas bon d’espérer. Et pourrait tuer un autre patient qui ne serait pas soigné pendant ce temps là. Elle se devait d’être professionnelle mais elle avait un peu plus de difficulté avec Alec, même si elle ne se l’avouait pas. Il avait beau l’agacer, il était un des seuls à la faire sourire. Il avait dû pour cela se montrer maladroit avec son haut mais c’était quand même une victoire immense : aucun autre n’avait réussi. Il se plaignit quand elle lui enfonça l’aiguille dans une veine mais elle n’avait pas le temps non plus d’être tendre.
- Vous êtes tous des bébés… Ce genre d’aiguille ne fait pas si mal.
Elle le pensait vraiment. Les hommes avaient une résistance à la douleur bien moindre par rapport à celle des femmes. Il fallait dire qu’elles étaient entraînées dès leur adolescence à la supporter et il valait même mieux y être résistante… Ils ne réalisaient pas leur chance. Ils étaient trop tournés vers leur nombril pour le faire et puis on sait bien que les hommes adoraient qu’on les plaigne et qu’on joue à la maman avec eux. Niet. Nada. Il aurait jamais cette version d’Amy tout simplement parce que ce n’était pas son style. Elle vit le défi dans son regard mais ne se laissa pas attendrir, estimant simplement le temps nécessaire pour qu’il soit plus calme. Elle le remercia mentalement d’être resté silencieux pendant les soins. Finalement, il n’était peut être pas aussi stupide. Elle entendait derrière les portes la cohue des allées et venues, des cris, les choses habituelles. Il ne réagit pas immédiatement quand elle lui demanda d’enlever le reste. Il était pensif, elle l’avait deviné à son regard vide. Mais il n’avait pas perdu ses habitudes puisque ce sourire en disait long. Il était tellement pressé qu’il s’en fit mal. Elle eut un peu pitié de lui sur le moment mais se reprit rapidement. Elle était là pour le soigner. Fin de l’histoire.
- Comme je disais plus tôt…
Elle entendit le bruit de ses plaques s’entrechoquant mais c’était souvent le cas avec les militaires. Lorsqu’il complimenta son travail, parce que pour elle c’était un compliment, elle s’autorisa un sourire. Il venait sans le savoir de faire une des choses qu’elle appréciait le plus : flatter sa fierté au bon moment, autrement dit, quand elle le méritait. Oui elle était professionnelle ! Il semblait même devenir sérieux ce qui présageait peut être enfin une discussion entre adulte mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il ne put s’empêcher de dire encore l’une de ses « blagues » à la Dom Juan raté. Elle leva ses yeux sur lui et une fois que son regard s’ancra dans le sien elle lui répondit :
- Je passerai moi-même vérifier la cicatrisation. Autrement, vous me verrez probablement dans les couloirs à soigner vos camarades.
Elle l’avait dit avec beaucoup de sérieux mais fut bien incapable de le garder avec sa question suivante. Les chemises de nuit blanches étaient rarement appréciées. Pourtant, elles étaient simples. Cette fois elle sourit franchement et lui déclara mielleusement qu’il y serait bien obligé puisque ses vêtements devaient être lavés. De plus, certaines infirmières n’étaient pas très adroite et il valait mieux tâcher l’une de ces choses affreusement informe que son uniforme officiel. Ce sourire ne dura qu’un bref instant car elle se devait d’être sérieuse pour la fin des soins. Il continuait de sourire et malgré elle, elle se disait que c’était aussi le rôle d’un médecin de savoir écouter ses patients d’autant plus que ceux là en avaient vraiment besoin : ils voyaient tant d’horreur, ils assistaient impuissants à tant de morts que la folie surprenait quelques esprits trop « faibles ». Et elle se doutait un peu qu’Alec devait avoir vu le même genre de scène. Ce genre de scènes qui pouvaient vous hanter des années après à vous en rendre suicidaire. Elle décida donc de laisser tomber ses barrières un bref instant et d’être plus proche de sa conception du médecin idéal. Il répondit que ce n’était pas la première. Et sursauta au coup de feu. Elle n’y faisait plus attention. Ils étaient utilisés à intervalle régulier et le bruit ne la surprenait guère à présent.
- Bien sûr…
Elle l’avait dit d’une voix calme, sans jugement. Après tout, ça ne démontrait rien. A part qu’il avait ses faiblesses comme elle avait les siennes. Elle lui lança de nouveau un sourire lorsqu’il la remercia. Finalement, sous sédatif, il était plus agréable que sans. Bien que toujours un peu trop… M’as-tu vu.
- Aucun. Je n’ai pas vraiment dormi depuis… longtemps. Il y a tellement de travail ici et on est pas assez de médecins… Vous avez des difficultés à vous endormir ?
Ce genre de paramètre était à prendre en compte. Normalement, ils étaient censés détecter les soldats qui pourraient éventuellement avoir ce genre de dérèglement pouvant conduire à des actes irréfléchi. De là il lui parla de son image. Elle le regarda droit dans les yeux, très sérieuse et solennelle. Le voir pleurer sur le fait qu’on le juger, ce n’était pas vraiment très avenant et intelligent.
- Vous n’avez rien fait jusqu’à maintenant pour nous montrer que nous avons tord… Et je sais que vous devez penser qu’on est bien la vieille Europe dans toute sa splendeur, celle qui cherche à prouver qu’elle a encore de l’influence… L’étiquette que je vous ai collé n’est basée que sur votre comportement à mon égard… Vous n’êtes pas le premier à essayer. Ni le dernier à échouer. Vos confrères américains ont la même tendance en ce moment. Des britanniques l’ont aussi mais ils le font avec plus de courtoisie. Et quand bien même, ils obtiennent le même résultat. Si vous étiez plus respectueux de nos valeurs, peut être que nous vous prendrions pas de cette façon.
Elle lui tendit une serviette pour qu’il puisse s’essuyait les mains.
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeJeu 27 Jan - 16:27


« YOU’RE WRONG. I’M NOT A JERK. »


Le silence pouvait être salvateur parfois. Par moment, valait mieux ne rien dire, les regards pouvaient parler pour vous. Si j’avais décidé de me taire pendant les soins c’était uniquement parce que jouer la carte du « je vais parfaitement bien » n’était pas le bienvenue dans un instant pareil. Les sourires n’étaient qu’une façade après tout, et ça devait surement marcher pour Amy aussi. Sans doute. Les effets du sédatif se faisaient sentir, je me sentais détendu, peut être même trop calme. Je naviguais entre mes pensées, revoyant certaines images, trompant la douleur que je pouvais ressentir lorsque le désinfectant frôlait mes plaies. Elles étaient passées au second plan, le souvenir de toutes ces boucheries franchissant le mur que j’avais bâti à l’intérieur de mon esprit. Je rangeais chacun de ces actes, de ces missions dans un coin et autour je ne faisais que construire un mur. Mur qui devait m’empêcher d’y repenser, m’empêcher de devenir comme la plupart de ces soldats qui préféreraient se mettre leur flingue sur la tempe et appuyer sur la gâchette. Pour vouloir commettre ce genre de chose, il fallait vraiment être désespéré ou alors bien courageux. Les minutes passaient sans que je n’en tienne véritablement compte. Le regard dans le vide, je sortais finalement de ma rêverie lorsque la jeune femme me disait de retirer le reste. Un sourire apparaissait sur mon visage comme s’il n’était jamais parti, puis, aidé par Amy, le dernier bout de tissu était retiré et jeté un peu plus loin. Une fois le bandage terminé, je ne pouvais m’empêcher de remarquer son côté professionnel, si bien que je lui fis part de ce que je pensais à ce sujet là. Oui, elle avait raison de penser que c’était un compliment, c’en était un. En entendant son verdict vis-à-vis de mes blessures, je lui posais alors une simple question. Après tout je devais bien avoir son autorisation à elle pour venir la voir. En trois semaines d’arrêt, je pouvais bien espérer la revoir non ? Etait-ce vraiment nécessaire de faire un dessin pour montrer qu’elle me plaisait ? C’était bel et bien le cas et pourtant je ne le montrais pas entièrement. Un énième sourire suivit d’un simple acquiescement à sa réponse. « Bien ! J’attendrais vos visites, après tout c’est vous le médecin. Vous décidez. ». Aucune once de défi dans ma voix. Je ne prenais pas non plus un air de m’as-tu vu sur ce coup là, elle décidait vraiment. Techniquement en étant le patient, j’étais censé lui obéir. Censé. Mais c’était bien connu je n’avais pas ma langue dans ma poche sans parler de ma répartie.

Après avoir réfléchi quelques minutes, je comprenais enfin ce que « rester en observation » signifiait : chemise blanche affreuse. Une grimace tirait mon visage quelques secondes alors que je lui demandais –comme pour me rassurer- si j’allais être obligé de porter l’une de ces frasques horribles. Je notais le sourire. Ca faisait plaisir de voir qu’enfin elle laissait un peu tomber ses barrières de femme sérieuse qui me détestait. Je ne la blâmais pas de le faire, je pouvais être con parfois, mais même si j’avais été bien plus « fier » quelques temps auparavant lors de nos différentes rencontres, je l’étais de moins en moins. Oui, on pouvait dire que je faisais de mon mieux pour faire des efforts. J’ignorais si elle le notait réellement ou si elle mettait ça sur le compte du sédatif. Le sédatif n’y était pour rien, il en faisait que m’obliger à être encore plus mou et sans énergie que je ne l’étais déjà en arrivant ici. Lorsqu’elle se pencha pour me dire que je n’y échapperais pas, je pinçais les lèvres, faisant la moue. « Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire… Heureusement pour moi, elles ne sont pas roses. Avouez que le rose serait…». Je grimaçais pour appuyer mes dires tout en souriant à nouveau. Un franc sourire, léger. J’étais loin de la détester et jouer sur les mots avec elle avait quelque chose d’amusant. Ce n’était pas méchant, c’était comme jouer au jeu du chat et de la souris. Histoire d’empêcher la douleur de me tirailler constamment, j’avais rapproché mon bras contre moi et avais tourné la tête dans sa direction pour qu’elle puisse recoudre tranquillement. Je me taisais une nouvelle fois mais un coup de feu me fit sursauter, m’arrachant un grognement sur le coup. Je prétextais un frisson, mensonge aussi gros que la ville certes, mais tout le monde connaît la fierté masculine non ? Imaginez celle d’un militaire maintenant. Une fois les soins complètement terminés, je me rapprochais du bord, mes pieds frôlant le sol tandis que je la remerciais. Je remarquais un nouveau sourire, peut être qu’aujourd’hui j’avais au moins gagné quelque chose. Pas la guerre bien entendu, mais au moins une bataille. Je l’avais fais sourire, et tout laissait penser que ce n’était pas des faux. Mais peut être avais-je tord. Sans attendre, je lui demandais si elle arrivait à dormir ou si c’était la faute de ses patients. Une simple question pour parler un peu d’elle. Je l’observais, l’écoutant attentivement, fronçant légèrement les sourcils lorsqu’elle me renvoyait la question. Je ne lui en voulais pas, c’était moi qui avais lancé le sujet et également le sous entendu. Je baissais les yeux vers mes mains encore salies, hésitant. « Vous semblez avoir beaucoup de potentiel, c’est étonnant de ne pas vous voir au bloc. Vous savez… Vous devriez quand même vous accorder du repos. Après tout, si ce Docteur euh… Housel c’est ça ? S’il se prend pour superman, il pourrait très bien gérer quelques patients en plus. ». Je marquais une pause, inutile de préciser que ce médecin ne semblait pas apprécié de tout le monde, et même pas des patients, j’étais bien content de ne pas l’avoir eu. Je levais les yeux vers elle, observant sa réaction. Ce n’était pas un tour de passe-passe et je pensais vraiment ce que je disais, même si je me doutais qu’elle croirait encore à une vague tentative de « drague » débile. N’était-ce pas ça au fond ? Tapis derrière la sincérité ? Un soupir franchissait le seuil de mes lèvres alors que je sentais qu’elle attendait ma réponse vis-à-vis du sommeil. « Pour ma part… Disons que depuis deux semaines je ne dors plus vraiment. ». Un nouveau silence tombait, j’abordais ensuite mon image, soufflant que je savais très bien ce qu’elle pouvait penser de moi, de ce que j’étais. Ils pensaient tous la même chose de toute façon, que j’ouvre la bouche ou non. Je ne me plaignais pas, j’avais l’habitude d’être jugé de la sorte, je ne faisais que contredire ce qu’elle pouvait bien penser. Je ne voulais pas qu’elle pense comme tous les autres, allez savoir pourquoi.

Je descendais finalement du lit et me dirigeais vers le lavabo qui ne se trouvait pas très loin. Lentement, j’ouvrais le robinet et commençais à me frotter les mains, écoutant ce qu’elle disait sans tourner la tête vers elle. Je buvais chacun de ses mots, uns à uns. Haussant les sourcils, incrédule, je me tournais vers elle, la remerciant pour la serviette tendue au passage et répondais tout en m’essuyant doucement les mains. « Attendez… Vous pensez que je vous drague ? ». Je ne perdais pas mon sérieux, même si sur le coup elle n’avait pas tout à fait tort. « Hum… S’ils n’ont pas réussis c’est qu’ils n’étaient tout simplement pas faits pour vous. ». Je marquais une pause et haussais à nouveau les sourcils. « Wow… Wow, n’allez pas interpréter quoi que ce soit, je ne suis pas entrain de dire que je vous conviendrais à merveille. Personne n’est parfait et… Puis… Zut. ». Conscient que je m’enfonçais comme un idiot et que je m’étais bien fais avoir, je détournais le regard et me mettais à rire avant de me retourner vers ce qui était désormais mon lit pour la nuit. Situation embarrassante qui aurait presque pu faire rougir le soldat que j’étais. En gentil bonhomme bien élevé, je décidais de m’allonger. De profil je ne la quittais pourtant pas des yeux et décidais de changer de sujet. « Elle est où votre satanée chemise sexy ? ». Nouveau sourire en coin. Qualifier une chemise d’hôpital de « sexy » il fallait le faire tout de même. Allongé, je soupirais presque de soulagement, et ne bougeais quasiment plus. « Je sais c’est impoli de s’allonger quand on a une invitée mais… Promis je ferai des efforts. Je ne voudrais pas paraître réellement malpoli avec vous. ». Oui, je comptais bien faire des efforts, c’était une manière sous entendue de lui annoncer que son « conseil » et ses paroles étaient rentrées mais en aucun cas ressorties. Je continuais de la jauger du regard, attendant une quelconque réaction de sa part. Qu’elle savoure sa victoire, je m’étais royalement enfoncé et vendu tout seul comme un idiot.


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Amethyst Nightingale
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeVen 28 Jan - 1:02

« MAYBE NOT. WHAT ABOUT A WOMANIZER ?»


La colère. Amethyst était souvent en colère en ce moment et voulait clairement s’imposer dans son équipe. Malheureusement, elle n’y arrivait pas vraiment. Pas qu’elle soit trop gentille ou quoi mais il était compliqué de penser à faire des revendications quand il y avait autant de patients à traiter, des collègues qu’on ne croisait pas tant que ça et surtout ses conditions d’arrivée. Pas qu’elle ait été mal accueillie mais sa rancœur ne l’avait pas poussé immédiatement à sympathiser et puis les egos surdimensionnés qui traînaient dans le coin étaient clairement un frein. Surtout le Dr Housel qui ne la considérait pas vraiment et qui lui faisaient pléthores de remarques qu’elle n’appréciait vraiment pas. Le problème ? Il était chef de l’équipe à présent puisque son principal et plus jeune rival avait été infecté. Ce qu’elle lui en avait voulu aussi. Oui, elle avait même eu envie de le lui faire payer mais aujourd’hui, comme cela arrive souvent lorsque l’on perd quelqu’un, on finit par ne plus voir que le meilleur des gens. Au point qu’il venait à lui manquer et qu’elle culpabilisait de ne pas avoir pris ce malheur à sa place. Evidemment, elle était bien soulagée de ne pas être infectée mais pour combien de temps jouirait-elle de cette situation ? Ce n’était qu’une épée de Damocles au dessus de sa tête et de tous ceux qui l’entouraient. Beaucoup de personnes locales avaient perdu un être cher de cette façon. Alec se laissait faire et c’était reposant. Finalement, pour sa reprise, c’était pas mal. Elle n’était pas de suite confrontée à une vision de membres arrachés ou bien à des hurlements de douleur. Elle devait reconnaître que malgré la blessure par balle, il ne se plaignait pas trop. Au moins elle pouvait vraiment bien s’occuper de lui au point que les sutures faites ne devraient pas laisser de cicatrices définitives. Et oui, un exploit de moins dont il pourrait se vanter auprès de la gente féminine. Oui elle devait bien avouer qu’elle s’était fait une opinion sur Alec : l’américain typique qui avait quelques gros points communs avec un certain… Agent d’origine italienne dans une série américaine qui enquêtait dans le milieu de la marine et qui draguait tout ce qui portait une jupe. Sur quoi ce fonder ce jugement ? Sur son comportement. La première fois qu’il lui avait parlé, il était arrivé en conquérant comme si la Terre entière lui appartenait et avait cru qu’un battement de cil ferait tomber Amethyst dans ses bras. Bien sûr, elle exagérait mais c’était le ressenti qu’elle en avait. Elle n’avait pas attendu pour le remettre à sa place mais au lieu de l’éloigner, Alec semblait apprécier leurs joutes verbales. Il ne semblait pas comprendre qu’elle n’était pas intéressée comme si cette simple hypothèse était inconcevable pour lui. A vrai dire elle devait l’être puisqu’il n’envisageait pas qu’elle était tout simplement sérieuse. Du moins cela aurait été sa pensée jusqu’à ce qu’il soit sous sédatif. Il ignorait qu’elle avait voulu donner son dossier à un autre médecin… Mais sous sédatif il était vraiment moins détestable. Il semblait plus détendu et semblait ne plus avoir besoin de surenchérir pour espérer attirer l’attention. Amy souriait peu pourtant. En tous cas, quand elle souriait ce n’était pas contrôler. Par conséquent, ils n’exprimaient pas vraiment une façade. Elle n’avait pas le temps de sourire pour de faux. Il était détendu et c’était le plus important pour elle puisqu’elle put faire les soins sans trop de difficulté. Elle le laissait tranquille parce que ce genre de moment simples étaient rares pour les soldats. Un moment comme situé hors du temps où ils pouvaient réfléchir par eux même au sens de leur vie. Même si les images étaient violentes, elles pourraient peut-être permettre d’arrêter ce massacre. Oh bien sûr, elle comprenait l’utilité d’une telle répression sur les personnes infectées mais elles restaient des êtres humains et devaient être traitées en tant que tel. Un jour, elles avaient aimé. Elles avaient partager de bons moments avec leurs proches et un petit virus avait tout renversé. Un virus probablement né de la recherche. Un accident de laboratoire comme il en existe mais les conséquences de celui là étaient dévastatrices. Mais il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. Amy s’en souvint quand il sourit alors qu’elle lui demanda de retirer son dernier vêtement. Ce n’était pas vraiment une invitation mais le sourire qu’il lança hurlait « JE SAIS CE QUE VOUS VOULEZ ». Non. Non elle ne le faisait pas pour le mater. Elle le faisait pour le soigner mais la plupart des hommes oubliaient ce genre de détail dès que leur deuxième cerveau prenait le relais. Son compliment aurait pu être pris comme une moquerie mais Amy sut reconnaitre qu’il ne semblait pas plaisanter. De toutes façons c’était son métier alors il valait mieux pour lui qu’elle soit professionnelle. Mais dès qu’elle laissa une question ouverte, il en profita pour reprendre son numéro de charme. Oh elle l’avait vu venir et elle en était presque blasée. Presque parce qu’une partie d’elle-même était toujours mal à l’aise avec ce type de comportement. Elle considérait que tous ces hommes faisaient des transferts. Alors pour répondre de manière spirituelle puisqu’elle l’ignorait encore, oui, oui elle allait avoir besoin d’un dessin pour qu’elle comprenne qu’il était plus ou moins sérieux envers elle. Il fallait dire qu’en dehors de son « humour » il n’y avait pas de signes très clairs. A part qu’il n’arrêtait pas de sourire… Elle marqua un temps d’arrêt quand il lui signifia qu’il comptait obéir. Méfiante ? Oui. Il n’était pas obéissant habituellement alors était-ce l’effet du sédatif ?
- Exact. Je décide au moins pour les premiers jours… Une infirmière prendra le relais pour le reste une fois que le traitement sera bien établi.
Elle n’était pas agressive non plus. Lorsqu’on ne la provoquait pas elle savait aussi rester cool. Mais elle adora trouver une faiblesse exploitable chez Alec : la fameuse chemise. Apparemment il l’avait en horreur. Elle aurait pu ne pas l’obliger à en porter une mais puisqu’il lui avait signifié que ça ne lui plaisait pas, pourquoi ne pas en profiter ? La grimace qui étira les traits du visage du jeune homme la fit sourire mentalement. Elle gardait son sérieux afin de ne pas trahir la petite blague qu’elle lui faisait. En même temps, ce serait quand même moins dangereux pour ses vêtements. La blessure pouvait se rouvrir ou pire s’infecter bien qu’elle en doutait : elle avait fait en sorte que ce genre de problèmes n’arrive pas. Elle finit par sourire. Oui, elle avait noté que ce jour là il semblait moins « con » que d’habitude. Rien à voir avec sa démarche fière et ses allusions plus que déplacées. Il devenait presque plus British. Mais encore une fois, l’effet n’était-il pas provoqué par le sédatif ? Ah, voilà qu’il essayait de marchander. C’était bien trop étonnant s’il n’avait pas essayé d’outrepasser ses recommendations.
- Sur ce point là, je regrette, mais non. Sur vous ? Ridicule, pour sûr.
Elle n’osa même pas l’imaginer. Rien que la pensée suffirait à lui offrir une vision d’horreur qui hanterait ses pensées par la suite. Il dévia la conversation sur elle. Subtile stratégie pour découvrir des choses sur la personne sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle lui répondit franchement. Dire que tout allait bien serait mentir. Mais s’il comptait s’en sortir il allait devoir trouver autre chose parce qu’elle lui retourna la question. En fait, elle se disait que s’il avait des soucis, il fallait qu’il puisse en parler avec quelqu’un et que s’il faisait parti de ceux qui préféraient se suicider parce que personne n’avait été là ce serait qu’elle n’avait pas exercé son travail correctement. Il commença d’une voix hésitante à lui parler. Elle en profita pour retirer les gants qu’elle avait mis le temps de lui faire les soins quand il commença à parler d’un sujet qui fâche. Elle ne fit que soupirer. Oui, oui elle pourrait.
- Je pourrais en effet… Mais je suis nouvelle ici et je dois encore faire mes preuves. C’est une petite ville, les gens n’aiment pas trop les étrangers ici… Vous le savez autant que moi. Quant au Dr Housel, c’est malheureusement mon boss alors je ne peux pas vraiment lui mettre un scalpel sur la jugulaire et lui réclamer un bloc. D’autre part… Certaines opérations prennent énormément de temps et je préfère m’occuper des blessés plus légers pour le moment.
MENSONGE ! Mais elle ne voulait pas reconnaître que oui ça l’agaçait prodigieusement qu’on la tienne en arrière. Mais puisqu’il abordait le sujet, autant lui donner une piste de son comportement envers lui.
- Et puis… Ils sont assez machos et pensent que ma présence pourrait déconcentrer.Elle n’aimait pas le reconnaître. C’était vraiment incroyable qu’aujourd’hui on fasse encore ce genre de disparité. Elle réprima sa colère.
Le docteur n’était pas particulièrement apprécié. Toujours pressé, toujours désagréable, il était rare qu’il n’ait pas blessé quelqu’un. Mais il était un très bon chirurgien et passer entre ses mains signifiait un miracle la plupart du temps alors on le laissait faire sa dictature sans parler. Elle remarqua alors qu’il l’observait et elle eut inconsciemment un mouvement de recul, mal à l’aise. Un mouvement qui pouvait signifier « oublie ce que j’ai dit, je n’aurais pas dû tant parler ». Et puis elle se trouva stupide sur le moment. Elle avait baissé sa garde, il lui fait un compliment et voilà qu’elle déballe sa vie. Fallait vraiment qu’elle se repose mais elle avait encore deux jours avant d’être en week-end. Deux longues journées de travail qui la séparait de son lit avec de chaudes couvertures.
Il finit par répondre. Et elle n’aima pas la réponse en tant que médecin.
- Vraiment ? Souhaitez-vous un léger somnifère ? Il pourrait vous aider à trouver le sommeil.
Pas forcément à le garder mais elle ne voulait pas qu’il devienne dépendant à ce genre de produits.

Elle laissa le silence tomber entre eux jusqu’à ce qu’il l’attaque sur le problème de son image. Les anglais n’étaient pas des écossais, les écossais n’étaient pas des irlandais et les irlandais n’étaient pas des gallois. Alors ici, elle était elle-même perçue comme une étrangère par les locaux pourtant elle semblait bien intégrée de prime abord. Avec les civils, c’était le cas. Avec les infirmières aussi. Sa disponibilité avait clairement joué en sa faveur tout comme son engagement. Mais elle n’était pas dupe du jeu que jouait Alec. D’ailleurs, il ne réussit pas vraiment à la destabiliser avec sa question alors qu’il prenait la serviette. Pire, il venait de se griller seul. Elle lui adressa un sourire victorieux avant de lui répondre d’une voix triomphale :
- Quand ai-je mentionné que je pensais que vous me draguiez ? Je n’ai fait que parler…Du machisme ambiant.
Il tenta ensuite de justifier sa réponse. Elle resta stoïque, le regardant couler seul avec le navire, s’enfoncer seul dans les abysses de sa pensée qui se trahissait à chaque mot. Elle haussa un sourcil à son tour. Lorsqu’il se tut enfin, elle gardait son sérieux. Difficilement mais elle réussissait à ne pas le perdre. Il détourna enfin le regard avant de rire de sa bêtise. Qu’il en soit conscient était plutôt bon signe finalement.
- Ils n’ont pas réussi parce que je ne suis pas intéressée.
Il rejoignit son lit et s’y allongea ce qui ne la surprit pas. Même léger, un sédatif donnait souvent envie de dormir.
- Sous votre oreiller. L’infirmière en chef viendra vous aider.
Oui, ce serait une vieille infirmière qui viendrait s’occuper de lui. Apparemment elle appréciait bien Alec. Elle ne comprenait pas forcément pourquoi mais bon elle ne voulait pas fâcher son amie. Et vint le moment des grandes promesses : « promis je suis différent des autres ». C’est cela oui… Amy était bien trop méfiante pour vouloir lui accorder sa confiance sur ses belles paroles. Mëme s’il comptait prendre ses remarques en compte, elle le verrait par les actions si il comptait vraiment mettre en pratique ses conseils. Il la fixait et Amy comprit qu’il attendait une réaction.
- Vous le faites avant tout pour vous.
Oui. Elle n’avait pas pu s’empêcher de vouloir l’éloigner d’elle encore une fois. Elle l’avait regardé se vendre avec implacabilité mais c’était important tout de même. Elle n’avait simplement pas le temps de réellement analyser la situation.
- Mais Alec… Sincèrement… Je ne pense pas que vous réussirez à me séduire… Il vaudrait mieux pour vous de passer à autre chose.
Sans s’en rendre compte, elle avait laissé une porte ouverte…
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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeVen 28 Jan - 13:41


« HUM… I’M BETTER THAN THAT. ASK HER, SHE'LL TELL YOU. »


L’Hôpital. Un endroit où la plupart des gens passaient la moitié de leur temps. Quand ce n’était pas pour une réelle raison, on pouvait voir je ne sais combien de personnes venir aux urgences pour une petite foulure ou des choses de ce genre là. A Dundee, c’était différent, toujours différent. Depuis que le virus s’était propagé, le monde avait changé, tapis dans la peur d’une éventuelle contamination qui les conduirait à une mort certaine car aucun militaire ne leur laisserait le choix. Au fond, on pouvait lire la peur dans leurs yeux, pas tous, mais la plupart. Aujourd’hui, oubliés ceux qui venaient pour de mince égratignures. Aujourd’hui il y’avait majoritairement des soldats ou encore des non infectés qui se trouvaient pris dans une bataille. Et peut être même des rebelles. Aujourd’hui, il n’y avait plus aucun rire –ou presque-, tout laissait place aux coups de feu, aux hurlements et à une certaine panique générale. Je détestais les hôpitaux. Je les avais en horreur. A l’heure actuelle mon horreur se trouvait à l’extérieur de ces murs, non loin de là, situé juste derrière un mur de brique rouge, comme la couleur du sang. A cet instant précis, je n’étais pas du tout déçu de devoir rester dans cette pièce un peu plus longtemps, au contraire, c’en était presque un soulagement. Personne ne le remarquerait, non, mais le savoir moi-même était suffisant. Me calfeutrer dans une chambre d’hôpital stérile, on en rêvait presque tous. Tout dépendait de la gravité des blessures bien entendu. Les soins étaient terminés et le médecin qui s’occupait de mon cas était plutôt charmante, celle-ci venait tout juste de m’annoncer qu’elle me gardait en observation, vous imaginez « la joie » ? Néanmoins, s’il y’avait bien autre chose dont j’avais toujours horreur, c’était leurs maudites chemises blanches ouvertes dans le dos. Alors ça… Je tentais vainement de négocier pour ne pas avoir à en mettre mais c’était peine perdue avec Amy. Je grimaçais et m’avouais vaincu. Pour cette fois. Comme je l’avais dis quelques minutes plus tôt, la brune était le médecin, c’était donc à elle de décider. Elle parlait et je devais obéir sans broncher. Chose difficile pour moi mais je n’avais pas vraiment le choix et puis, on avait beau dire, ce fichu sédatif m’avait mis à plat. Lorsqu’elle m’expliqua qu’une infirmière prendrait le relais, je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils, réfléchissant et l’air interrogateur. « Les premiers jours ? Vous allez me garder plus longtemps que prévu alors ? –non pas que je m’en inquiète plus que ça- Et vous avez déjà une idée de traitement Doc ? ». Je gardais mon sérieux, je savais que ça faisait beaucoup de questions d’un coup mais… Il fallait que je les poses, c’était plus fort que moi. Un sourire étirait mes lèvres quand elle me disait qu’une chemise rose serait ridicule sur moi, je ne pus qu’acquiescer grandement, levant les yeux au ciel, amusé. Puis, je lui donnais mon point de vue sur ce que j’avais pu observer jusque là, jugeant qu’elle semblait tout à fait qualifier pour aller au bloc. Je citais vaguement le Docteur qui était censé s’occuper de moi –avant- et lui suggérais d’aller se reposer si celui-ci se prenait pour le conquérant et le meilleur. La réponse fut intéressante, je l’écoutais sans rien dire, visiblement ils semblaient tous se mettre des bâtons dans les roues les Ecossais, Anglais etc. C’est dingue ce qu’on pouvait se sentir « moins seuls » d’un coup. « Vous voyez ! Il y’a pire que les militaires. ». J’acquiesçais une nouvelle fois d’un signe de tête convaincu. Toute cette discussion était partie du sommeil, c’était assez étonnant de voir comment ce genre de conversation pouvait facilement déraper sur d’autres choses. Je ne disais rien d’autre, me contentant de l’observer, baissant les yeux je ne remarquai pas son léger mouvement de recul, trop occupé à me demander si je devais avouer ou non mes difficultés à dormir. Cela faisait maintenant deux semaines que ça durait, en deux semaines une bonne paire de nos hommes et même amis étaient tombés là bas, laissés seuls comme s’ils ne comptaient plus. Nous avions également trouvé un refuge d’infectés dont la majorité était des enfants, je vous laisse imaginer le massacre. Même si c’était en grande partie la cause de mes insomnies il n’y avait pas que ça, je n’avais toujours pas retrouvé ma sœur en deux mois, si ce n’est plus, je commençais à croire qu’elle se trouvait certainement dans un coin, comme ces soldats abandonnés. Une sensation d’échec constante venait se mêler à une culpabilité qui se développerait bien davantage, au moment où je saurai enfin ce qu’il lui était arrivé. Je pouvais sentir le regard d’Amy sur moi, celui de médecin qui attendait avant tout une réponse pour établir son diagnostic ou savoir si oui ou non j’avais besoin d’un séjour dans la section psy. Je n’étais pas suicidaire, je n’arrivais juste pas à dormir. Au bout de quelques secondes, je donnais finalement ma réponse, sans pour autant rentrer dans les détails. Un triste sourire suivait en entendant la question de la jeune femme. Je ne savais pas vraiment quoi décider. « C’est vous le médecin. Je ne sais pas… Quelle réponse vous donner désolé. ».

Passèrent ensuite de longues minutes de solitudes pendant que je me vendais tout seul, en abordant le sujet du jeu de séduction et celui des nombreux hommes qui avaient visiblement « déjà essayés ». Lorsque je compris que je m’enfonçais et me noyais tout seul dans mes tentatives d’explications, j’abandonnais, et n’osais plus vraiment la regarder dans les yeux. Elle avait joué et avait gagné. Un rire s’échappait, je riais de ma bêtise. Sans attendre davantage et suite à une justification ratée, je me dirigeais vers le lit pour m’y allonger, ce qui visiblement semblait faire un bien fou, puis je reprenais, intrigué par sa réponse. « Parce que vous n’êtes pas intéressée, ou parce que vous ne voulez pas prendre le risque de vous y intéresser ? ». C’était dit sans le moindre reproche, sans une once de défi. Non. C’était dit d’une manière la plus sérieuse possible. Ce n’était qu’une simple discussion, rien de plus. Une manière aussi de la déchiffrer un peu plus. C’était à croire qu’elle se mettait des barrières. Bien sûr, certains sont stupides et pas intéressants, mais est ce que ça ne cachait pas quelque chose de plus enfoui ? Préférant la laisser réfléchir, je reprenais presque immédiatement le sujet de la chemise, lui demandant où est ce qu’elle était planquée. L’infirmière en chef viendrait m’aider ? Si elle croyait que ça allait me faire peur. Je la connaissais déjà moi, l’infirmière en chef. Sans réellement y prêter attention, j’abordais le sujet des « efforts », lui promettant que je tâcherais d’être moins « malpoli », fier etc… A l’avenir. Ce à quoi elle me renvoyait mes efforts en pleine figure. Etait-elle entrain de fuir ? Fuir quoi ? Je ne répondais rien, sortant d’une main la chemise affreuse qui me faisait presque mal aux yeux et grimaçant en la voyant d’ailleurs. Puis, je reposais mon regard sur Amy qui reprenait la parole. Elle venait de prononcer mon prénom, y’avait déjà du progrès. Je me contentais de sourire légèrement avant de prendre un air plus sérieux voir désolé. « Si vous voulez que j’arrête, j’arrêterais. Mais sachez que je n’en ai pas vraiment envie. J’abandonne rarement. ». J’étais sur le point d’ajouter une touche de « vous voulez parier ? » mais je me ravisais, une infirmière rentrant déjà dans la pièce, toute pétillante ce qui m’arracha un sourire jusqu’aux oreilles.

« Alec Jamson ! Qu’est ce que tu fiches ici ?! ». Un air faussement autoritaire était donné à ses paroles alors que je continuais de sourire en levant presque les yeux au ciel. « Hey Nan’. ». Nancy avait beau être l’aîné de toutes les infirmières, elle n’était pas pour autant moins vive et amusante. Je l’appréciais beaucoup pour ça. Elle avait été l’une des rares à vouloir me conseiller, et l’une des rares à être au courant pour ma sœur et sur le but de ma véritable arrivée ici. Je l’observais se rapprocher du lit alors qu’elle m’attrapait déjà la main. « Moi qui t’avais dis de faire attention à ton derrière, te voilà ici ! Toi tu n’as encore rien écouté hein ! ». Je ne pus retenir un léger rire alors que mon regard observait de temps à autres les réactions de mon médecin. « Pourtant je t’ai écouté Nan’, crois moi ! Cette fois ci ce n’est pas de ma faute. ». Voilà qu’elle venait carrément déposer un baiser sur ma joue avant de reprendre aussitôt. « Je t’ai connu plus en forme, comment tu te sens ? ». Puis, elle s’activait déjà dans la pièce, à la recherche de ce qu’il lui fallait. J’eus beau lui dire qu’Amy s’était déjà bien occupé de moi et que ça allait plutôt bien, elle continuait pourtant à fouiner dans tous les coins à la recherche de je ne savais quoi. Je levais une nouvelle fois les yeux au ciel, gentiment, elle savait que ce n’était pas méchant. Elle était même plutôt réceptive, toujours prête à en rajouter une couche. Des fois je me demandais si ce n’était pas juste pour me voir sourire, non pas que je croyais avoir l’un de ces sourires colgate ou encore le plus beau sourire du monde mais bon… Je ne cherchais pas vraiment à comprendre. Lorsque Nancy désigna finalement la chemise du doigt, je réprimais une envie de faire la moue tout en la suppliant du regard. « Ah non ! Ne joue pas à ça avec moi. Chemise ! Exécution ! ». Je soupirais et me redressais lentement, aidé par l’infirmière, puis descendais une énième fois du lit. Puis, elle m’aidait à l’enfiler sans que je ne me fasse trop de mal. Pendant ce temps elle semblait avoir fait signe à Amy qu’elle pouvait s’en aller pour le moment, je pinçais les lèvres avant de remercier le médecin et lui disant que j’espérais la revoir rapidement. Ca n’avait pas été dit d’une manière prétentieuse et je n’avais pas joué les séducteurs invétérés. Une fois la chemise enfilée, je baissais mon pantalon tout en suivant les directives de l’infirmière en chef et me rasseyais tandis qu’elle m’aidait à retirer ces fichus chaussures aux lacets interminables. Une fois le tout terminé, je soupirais de soulagement, quasiment exténué, et me rallongeais sous les draps cette fois-ci, toujours aidé par Nancy. « Merci Nan’. ». Elle me rendit le sourire qui lui était adressé avant de ramener le nécessaire pour la perfusion. Ouai, youpi. « Soit, le terrain t’as véritablement fatigué, soit tu carbures à quelque chose qu’on t’a donné toi… ». Les paupières alourdies, je m’enfonçais un peu plus dans le lit, grimaçant, alors qu’elle attrapait ma main droite pour piquer dans l’une de mes veines. « Oh tu sais bien… Sédatif. ». Je n’eus pas vraiment le temps de comprendre quoi que ce soit d’autres de notre conversation que contre toute attente je tombais dans un léger sommeil. Peut être pas si léger que ça d’ailleurs.

Lorsque je me réveillais, je ne savais combien de temps plus tard, Amy était de nouveau dans mon champ de vision, un… Bloc note en main ? Ou alors je devais rêver. Je plissais les yeux avant de froncer les sourcils, comme si je n’avais pas assez dormi. Les émotions ne jouaient plus au yoyo ni au grand huit, j’étais ce qu’il y’avait de plus calme, détendu, et un peu perdu.


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Amethyst Nightingale
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeVen 28 Jan - 23:22

“ I JUST DO NOT CARE. WHY WOULD I ASK HER ABOUT YOU? YOU MEAN NOTHING TO ME.”
Il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Lorsque l’on traité les gens avec simplicité, sans condescendance particulière, ils étaient en général heureux de vous apprécier. Ici, maintenant que que les meilleurs médecins étaient amenés ici, il y avait une énorme bulle d’orgueil. Bien sûr qu’elle avait sa fierté mais elle était justement dirigée vers ceux qui tentaient de la défier ou qui la rabaissaient. Autrement, elle était très sociable. Et c’est pour cela que l’infirmière en chef l’avait tout de suite appréciée. Le premier jour, elle l’avait prise sous son aile dès lors qu’elle avait compris que la jeune femme en face d’elle ne la considérait pas comme inférieure parce qu’elle n’était « qu’une infirmière ». Bien sûr, elle lui sembla un peu terne alors qu’elle était certaine que la jeune médecin devait être habituellement très vivante, à plaisanter et à parler de tout et de rien mais elle était comme éteinte. Nancy vit bien les regards attristés qu’elle lançait alors au médecin qu’elle avait espéré retrouver. Intriguée, l’infirmière profita d’un moment où elle avait traîné Amy en pause pour lui poser des questions. Ce devait être au bout d’une semaine.
- Alors mon petit chat, tu veux qu’on en parle ?
- Que nous parlions de quoi, Sisi ?
- On ne me la joue pas à moi. C’est quoi l’histoire avec lui ?
- Oh… Une histoire où une fille naïve espérait retrouver celui qu’elle aimait…
- Et le retrouve avec une autre… Oh mon petit chat, je suis vraiment désolée pour toi.
Et Nancy l’avait écouté déballer toute son histoire. Bien sûr, Amy avait craqué mais l’infirmière avait été maternelle avec elle et avait réconforter la jeune femme comme elle pouvait. Oui depuis Nancy était l’une des personnes qu’elle appréciait le plus dans cet hôpital où comme beaucoup d’autres personnes elle y passait le plus clair de son temps. Mieux, elle recommençait à sourire et à rire avec Nancy sauf sur un sujet. L’infirmière avait manifestement décidé qu’il lui fallait un remplaçant et lui parlait souvent de patients. Notamment d’un depuis quelques jours : Alec Jamson. Depuis qu’elle l’avait vu, Nancy avait eu un coup de cœur et Dieu savait qu’elle ne marchait qu’à ça : aux coups de cœur. Soit elle vous aimait, soit elle vous détestait. Et il semblait en plus qu’elle pensait qu’il était parfait pour Amy mais la jeune femme repoussait sans cesse ses allégations. Ce petit jeu entre elles deux avait quelque chose d’amusant et d’agaçant à la fois. Amy ne voulait pas trouver un autre mec qui la lâcherait au bout d’une semaine. Elle ne voulait en trouver un tout court ! Mais elle semblait ne pas se lasser de la taquiner. Le quotidien semblait plus simple et brillant quand on avait une Nancy pour amie.
- Non. Vous resterez ici au moins deux semaines. Je veux être certaine que les sutures ne se rouvrent pas. Quant au traitement… Simplement un anti-douleur et un léger somnifère pour ce soir. Vous avez besoin de repos si vous voulez sortir d’ici au plus vite. Je passerai vous voir pendant les trois prochains jours afin de vérifier que tout se passe bien.
Elle tiqua au Doc. Oui… La familiarité américaine revenait au galop et elle n’aimait pas ça. Elle avait l’impression qu’il s’imposait dans son entourage, qu’il la traitait comme une amie mais ils n’étaient pas proches et ils ne le deviendraient pas. Qu’il lui pose des questions n’étaient absolument pas un problème, c’était son devoir d’y répondre au mieux. Elle était néanmoins… Touchée en quelque sorte qu’il soit aussi naturel à ce moment là. Vraiment, elle ne savait même plus faire la différence entre son lui naturel et son côté « womanizer ». Par contre, son trouble du sommeil était vraiment quelque chose d’important à traiter. Mais Alec préféra résister à ce moment là, ce qui embêta Amy. Elle n’aimait pas trop qu’on lui cache des informations quand il s’agissait de faire un diagnostique clair et précis. Il lui adressa un sourire désolé en argumentant qu’elle savait mieux. Evidemment qu’elle savait mieux mais elle aurait aimé savoir s’il était contre ou non ! Elle choisit la deuxième option : il n’était pas contre. Le somnifère était au moins prévu pour cette nuit mais elle prolongerait la prise sur les trois jours d’observation. Ensuite, elle regarderait s’il arrivait à s’endormir seul. Si la réponse était négative elle essaierait de trouver autre chose car elle n’aimait pas donner ce genre de produits à ses patients.
- Je vous en mets pour trois nuits. On verra ensuite.

Elle l’avait regardé couler avec un sadisme. Oui, il fallait bien ne pas être vraiment gentille de laisser un homme s’enfoncer comme cela sans tenter de le rattraper ou sourire pour montrer qu’on n’était pas affecté par sa vaine tentative. La question qui en découla fut vraiment celle à éviter. Amy sentit ses barrières qu’elle avait légèrement abaissée le temps de leur petite discussion se lever à nouveau. Et la colère reprit le dessus. Oui elle lui en voulait de la décevoir en quelque sorte. Qu’elle était naïve ! Elle avait presque oublié quel type de personne il était : un dom juan qui connaissait toutes les attaques possibles pour réussir à abuser les yeux d’une femme. Il fallait vraiment qu’elle fasse plus attention. Résultat, la réponse fut plus cinglante et plus froide. Une voix glaciale quitta ses lèvres.
- La raison importe peu. Le résultat sera le même.
Elle n’aimait pas qu’il puisse toucher un point sensible. Elle se voulait être quelqu’un qui tenait le coup surtout dans ce milieu ! Elle ne voulait plus faire confiance à la gente masculine, elle avait été bien trop déçue et son emploi du temps surchargé ne laissait aucune place à une relation de toutes façons. Elle le savait, elle avait déjà essayé et à chaque fois, le petit ami avait rompu pour cette même raison : elle ne lui accordait pas assez de temps et il s’ennuyait à l’attendre pour rien. Mais que pouvait-elle faire ? Ses urgences impliquaient la survie ou la mort d’êtres humains. Alors elle avait décidé de ne plus souffrir et de passer à autre chose sans plus tarder. Alors elle adoptait un vieux réflexe censé sauvegarder la vie d’une femme en toutes circonstances : fuir quand un homme avait décidé de vous mettre la main dessus et que vous n’arriviez pas à le repousser. Et Alec semblait vraiment être décidé en plus, voire déterminé et cela ne rassurait pas vraiment Amethyst. Et oui il fallait dire que ça l’agaçait qu’il ne renonce pas. Il abandonne rarement. Autrement dit, même si elle disait non, si lui avait décidé que oui, il n’arrêterait pas. C’était vraiment désespérant. Elle n’eut pas le temps de répondre car Nancy entra dans la chambre comme une tornade. Une tornade qui avait appris qu’il était là et qui avait pris soin de l’avoir sous son aile. Elle vit Alec sourire comme il ne l’avait encore jamais fait jusqu’à maintenant et ça la fit sourire elle-même. Sisi en prendrait soin, elle n’avait pas de soucis à se faire ! Comme d’habitude, elle agissait en mère poule avec ses favoris. Mais Amethyst fut un peu évincée par la même occasion. Un peu surprise par cette arrivée, elle fut complètement coite quand elle la vit lui faire la bise. C’était pas un peu trop là ? Elle n’était pas jalouse mais Nancy avait ce petit côté envahissant parfois… En même temps on ne pouvait pas rêver meilleur timing pour justement prendre la fuite. Il se défendit de ses accusations. Pas de sa faute hein ? Elle s’activait déjà autour du jeune homme pour lui mettre sa chemise et consulter les prescriptions d’Amy. Elle n’eut rien à redire au traitement et Amy appréciait bien qu’elle ne cherche pas à changer ses prescriptions. Son expérience était appréciable mais Amy n’était pas non plus une grande débutante et ça l’aurait réellement vexée à ce moment là. D’ailleurs, elle se sentait un peu évincée mais ne pouvait pas s’en plaindre de ne plus avoir toute l’attention d’Alec sur elle… Elle était un peu déçue quand même. Elle avait apprécié leur discussion. Pas toute la discussion mais elle avait eu la sensation de voir quelque chose derrière le masque qu’il projetait au monde. Il eut la politesse de la remercier et elle hocha simplement la tête. Sisi lui fit signe de partir et sans réfléchir elle quitta la pièce. Elle n’était pas inquiète, il était entre de bonnes mains.

Elle tomba sur un arrivage de blessé. L’un d’eux avait une jambe sérieusement ouverte au point que l’os était visible et elle l’entraîna dans une salle d’opération avec une armée d’infirmière. Ce serait son premier cas ! Quel ironie ! Les autres étaient déjà tous en bloc et il ne restait qu’elle ! Tout le monde sortit peu après pour aller chercher un autre blessé, il ne restait qu’un militaire avec elle. Il la regardait, un peu méfiant, doutant probablement de ses capacités. L’homme sous ses yeux hurlait de douleur quand il eut une réaction violente. Il sauta soudain sur son collègue qui dégaina son arme et la lui planta dans la tête. Amy était restée en arrière mais son cerveau, même fatigué, avec le coup d’adrénaline qu’il avait pris sous la peur et la soudaineté de l’attaque avait compris qu’il y avait un infiltré dans ce bloc. Que l’infiltrait venait d’attaquer le militaire pour le mordre. Un coup de feu partit et le corps du malade s’affaissa dans une mare de sang. Problème : le militaire passa une main dans son cou et vit du sang. Il lança un regard à la fois désespéré et effrayé à Amy avant d’avoir une lueur de détermination dans ses yeux. Il pointa le canon de l’arme sur sa tempe et tira. Deux hommes venaient de mourir devant elle. Le Dr Housel surgit soudain dans le bloc, demandant ce qu’il se passait. Amy était restée immobile, choquée. C’était la première fois qu’elle voyait ça.
- Ah… C’est vous… Pas étonnant. Blessée ?
- Non.
- La prochaine fois, contentez vous de préparer la salle.
Elle n’eut même pas le cœur de répondre à cette pique. Elle se sentait affreusement coupable : elle n’avait pas fait son travail, pire, elle avait perdu ses moyens. Damn it ! Quelle imbécile ! Il sortit, la laissant seule, et elle quitta aussi finalement la salle avant de s’écrouler. Nancy la vit et la ramena dans la salle des infirmières.
- Mon petit chat… Ce n’est pas ta faute !
- J’en peux plus…
- Allez prend un café, ça va passer… Tu sais bien comment est ce petit con prétentieux !
- Je voulais juste qu’on me donne ma chance ! Je l’ai eu et je l’ai gâchée !
- Mais non, mon petit chat… Tu fais un travail merveilleux, regarde, grâce à toi, Alec va pouvoir guérir en un rien de temps. Et la situation a été bien gérée : la menace a été éliminée. Et toi tu es en vie alors… Ne laisse pas la fatigue te faire dire n’importe quoi.

Le reste de la journée passa sans autre incident et elle n’eut plus l’occasion de prouver ce qu’elle pouvait faire. Après avoir soigné beaucoup de patient, elle retourna voir comment aller Alec. Elle contrôla les moniteurs et regardait ce qu’avait noté Nancy sur le bloc. Apparemment, le dosage était bien le bon. Au moins une erreur de moins. Elle avait trouvé Alec en train de dormir et ne put s’empêcher de sourire face à cette vision. Il avait l’air plus serein. Il fallait dire que cela faisait bien trois jours qu’il dormait. Il devait manquait sérieusement de sommeil mais personne ne le réveillait. Son corps avait manifestement besoin de récupérer et il ne servait à rien de troubler son repos. Elle leva les yeux de son bloc note et croisa le regard hagard d’Alec.
- Bonjour. Bien dormi ? Vous avez dormi trois jours. Vous avez faim ? Je peux appeler Nancy pour qu’elle vous prépare un bon petit déjeuner ?
Elle finit d’écrire et reposa son bloc note.
- La plaie semble ne pas poser de problème. Vous pourrez rentrer chez vous d’ici trois à quatre jours.
Elle lui sourit en lui annonçant la bonne nouvelle.
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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeSam 29 Jan - 1:21

« YOU STILL LOOK BEAUTIFUL. »


La dernière chose dont je me souvenais était la discussion –courte, très courte- avec Nancy, une aiguille qui rentrait dans ma peau puis tout s’était éteint. Rapidement. J’avais eu toutes les réponses que j’attendais avant qu’Amy ne parte, visiblement « virée » par l’infirmière en chef. J’allais donc rester deux semaines minimum dans cette chambre, ou peut être dans une autre, ça ne faisait pas vraiment de différence en fin de compte. Ayant parlé de mes insomnies, il était évident que j’étais d’accord avec ce que mon médecin me conseillerait et voudrait mettre en place, je n’allais pas la contredire, c’était aussi pour ça que je lui avais dis qu’elle était le médecin et que je ne savais pas quelle réponse donner, car après tout, je n’allais peut être pas donné la plus adapté pour ma situation. Oh elle pouvait toujours tenter d’en apprendre plus pour la suite des observations, peut être réussirait-elle à m’arracher quelques mots là-dessus. Je n’étais pas complètement fermé, je n’étais pas une huître. Puis j’avais joué sur la corde sensible, ne faisant que tester et voir si ce refus vis-à-vis de la gente masculine n’était dû qu’à la condition de militaire ou si quelque chose de plus profond se cachait derrière. A en juger par la réaction glaciale que la jeune femme avait eut, j’avais apparemment fais mouche sans pour autant savoir ou même comprendre de quoi il retournait. Tout cela s’était passé il y’a trois jours, mais ça je ne le savais pas encore, je venais tout juste d’ouvrir les yeux, la première vision étant celle de mon médecin préoccupé dans ses notes. Je remarquais quelques changements chez cette dernière, comme si beaucoup de temps s’était écoulé entre notre dernière conversation. Perdu, j’observais mon environnement, des bips parvenant jusqu’à mes oreilles, depuis quand ils étaient là ceux là ? Le réveil était visiblement plus compliqué que prévu, le cerveau encore embrumé par l’envie de replonger dans un nouveau sommeil, c’était comme si je n’avais pas assez dormi ou peut être même trop dormi justement. Observant le plafond, mes yeux retrouvaient finalement ceux de la jeune femme lorsque celle-ci se mettait à parler. Affalé dans le lit, je me redressais doucement, histoire d’être un peu plus présentable, un léger grognement suivait, j’avais oublié qu’une perfusion d’un côté et une épaule en vrac de l’autre ce n’était pas des plus pratique. Je n’avais pourtant dormi que quelques heures non ? Je passais une main sur mon visage pour essayer de me réveiller plus vite et répondais enfin à Amethyst. « Bonjour. ». Je marquais une pause et réprimais un bâillement, décidément il était dur ce réveil. C’était un simple petit bonjour accompagné d’un léger sourire, le seul que je pouvais accorder à ce moment là. Lorsque j’entendais le temps qui s’était écoulé depuis que je m’étais endormi, j’écarquillais les yeux, incrédule et surtout surpris. « Oui bien dormi merci… Euh… Vous avez dit trois jours ? Non stop ? ». Je n’en croyais pas mes oreilles, ça expliquait l’apparition du moniteur, la perfusion quasi neuve. La bouche entrouverte, je restais dans cette position quelques secondes avant de m’exclamer : « Wow ! Puissant vos somnifères dites moi ! ». Un rire s’échappait ensuite de mes lèvres avant que je ne reprenne mon sérieux, un gargouillement en provenance de mon estomac donnant la réponse pour le petit déjeuner. « Apparemment, je suis affamé. ». Un sourire naissait à la commissure de mes lèvres, déjà beaucoup plus réveillé celui-là. Je m’étirais doucement, me redressant encore un peu plus, sans pour autant la lâcher des yeux. Quelle superbe vision au réveil, j’étais ravi. « Et vous ça va ? Depuis… Mercredi ? Vous devez être en week-end ce soir non ? ». Je m’arrêtais soudainement, gêné. « Désolé… Je pose trop de questions. ». Sourire timide alors qu’elle m’annonçait que je pourrais sortir d’ici quelques jours finalement. J’aurai pu sauter de joie mais ce ne fut pas vraiment le cas, qui sauterait de joie à l’idée de retourner dans une petite chambre d’une caserne ? Néanmoins, ça voulait dire que j’allais sûrement guérir rapidement, sauf complications quelconques. « Si je sors aussi tôt c’est que vous avez fait du bon boulot Am… Docteur Nightingale. Merci. ». Notez les efforts !

Quelques minutes plus tard, Nancy avait été appelé pour un petit déjeuner imminent et débarquais déjà dans la chambre. « Bonjour la Belle au bois dormant ! J’ai bien cru que pour te réveiller il allait falloir que je t’embrasse ! ». J’observais Nan’ avec un grand sourire comme à chacune de ses entrées, elle avait le chic pour ça, elle réussissait à faire sourire tout le monde. Je l’avais vu me dire ça et dès qu’elle s’était approché pour poser le plateau près de moi, elle avait rajouté en chuchotant et désignant Amy des yeux « Ou qu’elle t’embrasse elle. Avoue… Ca t’aurait fait plaisir non ? ». Un clin d’œil de sa part suivait alors que je levais les yeux au ciel, grognant un « Nan’… » Comme si j’étais contrarié, ce n’était nullement le cas et elle le savait. Puis, l’infirmière repartait en coup de vent comme elle était arrivée, disant qu’elle repasserait plus tard pour bavarder. Une fois redressé correctement dans mon lit, j’attrapais la fourchette et commençais à manger mes œufs, j’avais fini par m’habituer à leurs petits déjeuner, aux Etats-Unis même si ça se faisait, on était plus céréales et autres trucs sucrés. J’étais ravi de voir qu’Amethyst me souriait plus que l’avant…Avant-veille. Même si au niveau fatigue ça allait déjà mieux, rester dans un lit toute la journée donnait toujours plus envie de dormir, à moins que ce ne soit encore les effets des somnifères, même si j’en doutais. Ce matin, je me sentais plus à même de parler, j’avais réellement envie de lui parler. Je ne savais pas si elle avait des vérifications à faire, des bandages à changer, pour l’instant je grignotais mon petit déj avec appétit, ça se voyait que Nancy avait tenu à ce que ce soit préparé avec amour. Ce n’était pas la meilleure nourriture au monde mais ça suffisait à contenter mon estomac d’étranger. Si bien que je fus rapidement calé et que je ne pus aller réellement au bout de ce petit déjeuner. Une fois terminé, je reposais les couverts sur le plateau et observais à nouveau le médecin. « La guérison se passe comme vous le voulez ou vous avez repéré d’autres trucs ? ». C’est que je m’étais quand même bien mangé le mur là bas sur le terrain, je trouvais m’en être très bien sorti. Après tout c’était sûrement normal d’avoir été sonné par le coup, qui ne le serait pas ? A croire que je cherchais des excuses pour rester plus longtemps, irrécupérable, j’étais juste… Irrécupérable. L’idée de retourner à ma solitude ne m’enchantait guère, même si je savais que c’était inévitable de toute façon. Malgré tout, je tentais quand même cette carte. Peut être me gronderait-elle, je ne savais pas. « Non parce que… Je viens de me rappeler. ». Je marquais une pause en passant quelques doigts sur ma tempe encore douloureuse. « J’ai pris un sacré coup en heurtant un mur, ce qui a causé… Cette chose là ici présente. ». Je montrais à présent la plaie recousue du doigt. Plaie qui devait sûrement s’accompagner de quelques contusions. Peut être, il n’y avait pas de miroirs j’en savais rien. Et comme j’étais d’humeur changeante ce matin, je partais déjà sur un autre sujet. « Au fait… Vous êtes ravissantes aujourd’hui. ». Je pliais les doigts de ma main droite devant moi, les observant, faisant comme si j’allais me ronger un ongle et fuyant son regard, sourire en coin. Digne d’un gamin, vraiment, c’est sûr qu’avec ça elle va te prendre en considération, crétin va ! Je me laissais retomber dans le lit, enfonçant ma tête dans l’oreiller et remontant les draps, à cette heure de la matinée tout semblait relativement calme et c’était reposant, à moins que je n’y prête moins attention qu’à mon arrivée à l’hôpital. Plus je me réveillais, plus mes sens étaient en alerte, et surtout, plus je me souvenais. Je n’avais quasiment pas rêvé pendant ces trois jours de sommeil. J’étais parti du noir, était resté dans le noir et avais seulement ouvert les yeux ce matin, j’ignorais tout ce qui s’était passé entre temps. Ce qui me laissa songeur. Ma main se reposait sur le matelas alors que mon bras gauche se resserrait contre ma poitrine comme pour l’immobiliser, car même si je ne le montrais pas, bouger trop vite revenait à m’arracher un grognement. Mon regard se perdait dans le vide, passant de temps à autre vers le hublot de la porte de la chambre qui se trouvait juste en face de moi. Définitivement dur ce réveil.


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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeDim 30 Jan - 21:58

« AND YOU’RE STILL NOT MY KIND OF MAN. GET OFF. »

Amethyst savait que les personnes qui sortaient de leur léthargie avait un peu de mal à se resituer. Elle essaya de ne pas brusquer le jeune homme bien qu’elle avait encore quelques ressentiments envers lui en y repensant. Mais Nancy n’arrêtait pas de l’agacer et semblait vraiment décidée à pousser la jeune femme vers Alec. Mais il ne l’intéressait pas. Dit comme ça, c’était assez brusque et cruel, elle s’en rendait bien compte. Mais qu’y pouvait-elle si son cœur était toujours tourné vers lui, même infecté ? Elle se sentait si coupable qu’elle n’arrivait pas à passer au dessus de cette histoire. A vrai dire, elle aurait simplement eu besoin de temps pour oublier cette histoire mais du temps elle n’en avait pas et elle ne faisait que vivre sa souffrance, encore et encore, sans pouvoir y mettre un terme. Une part d’elle-même était brisée. Une part espérait. Et la dernière voulait tout simplement tout rayer mais ce serait dire adieu à un possible avenir. C’était cruel de vouloir encore le récupérer et complètement stupide. Il avait clairement fait son choix. Elle l’avait perdu et devait vraiment faire une croix dessus. Oui, elle en était finalement arrivée là et son quotidien renforça son idée des hommes : êtres peu fiables qui prenaient un malin plaisir à torturer le cœur des femmes. Nancy avait beau vanter ses yeux verts, son sourire, ses muscles, tout ce qu’elle voulait, Amy y restait hermétique. Au grand damne de la dite infirmière qui les « voyaient si bien ensemble ! ». Mais elle n’abandonnait pas et avait encore taquiné Amy le matin même lorsqu’elle lui avait dit qu’elle allait consulter le relevé pour voir s’il fallait réadapter son traitement. Elle le vit revenir de sa longue nuit de trois jours avec difficulté. Il semblait si perdu qu’elle avait de suite décidé de le resituer dans l’espace-temps. Pour l’espace, il semblait se souvenir d’elle. Pour le temps, il semblait plus dépité. Surtout par la présence de machines qui n’étaient pas là quand il s’était endormi mais Amy avait jugé, puisqu’il ne se réveillait pas, que ce serait mieux pour surveiller son état de santé. Lorsqu’il se sentit prêt (ou en tous cas moins perdu), il se redressa dans son lit. La jeune femme se contenta de sourire et de replacer une mèche de ses cheveux qu’elle avait coiffé en demie queue de cheval. Le réveil lui était vraiment difficile. Mais s’il avait dormi aussi longtemps c’était bien qu’il en avait réellement besoin. Elle demanderait à Nancy de l’emmener faire un tour dans les couloirs pour qu’il se dégourdisse un peu. Rester allongé n’était pas bon non plus pour lui. La douleur sembla s’éveiller un peu mais Amy savait que la plaie guérissait bien pour avoir changé les bandages avec l’aide de Nancy et d’un autre infirmier toutes les 12 heures. Le pauvre ne s’était même pas réveillé… Il finit par répondre et sourire, ce qui était quand même la moindre des choses… La surprise qui s’installa dans ses yeux n’étonnèrent pas la jeune femme qui avait l’habitude de ce genre de réaction. A la place, elle s’ancra mieux dans le sol et reposa le bloc tandis qu’il lui demandait de reconfirmer l’information.
- Oui trois jours. Vous ne vous réveilliez pas même quand Nancy vous relevait pour que je puisse changer les bandages. Vous aviez besoin de repos, ce n’est pas si surprenant que votre corps en ait profité pour rattraper. Vous n’étiez plus sous somnifère depuis hier et ça ne vous a pas réveillé pour autant.
Non. Un très léger somnifère pour l’aider avait effectivement eu un effet très positif. C’était exactement ce qui était attendu et Amy se rassurait un peu quant à ses compétences. Elle était encore sous le choc du suicide du militaire sous ses yeux. Elle se souvenait encore de l’ombre de la tristesse, de la peur et de la résignation qui voilèrent ses yeux. C’était comme s’il était déjà mort. Elle avait déjà vu des patients mourir mais pas de cette façon là, ce n’était pas naturel ! D’ailleurs, alors que l’image se réimposait dans son esprit, elle sentit le poids de sa propre fatigue se réinstaller. Elle prendrait un café après avoir bien pris en compte l’évolution d’Alec. Il riait déjà. Et les sourires reprirent. Elle trouvait cela plutôt encourageant car elle avait pu déterminé qu’ils n’étaient pas feints. En effet, durant ses études, elle avait eu un module sur le langage corporel et sa signification mais elle n’était pas franchement douée pour ça. La seule chose qu’elle avait retenu, c’était cette histoire de sourire. Il semblait presque la dévorer du regard mais la médecin préférait faire comme si elle n’avait rien remarqué. Il semblait être en meilleure forme, c’était tout ce qui comptait : faire son boulot. Et son patient avait faim. Elle prit son téléphone et lança un sms à Nancy pour qu’elle lui prépare et lui apporte son petit déjeuner, après tout, c’était exactement ce qu’elle attendait ! « Je vais bien, merci », répondit-elle simplement. En week end ? Elle n’y croyait plus.
- Je crois que je n’aurais pas de week-end ce soir. On a eu encore… Beaucoup de patients à traiter cette nuit et de nouveaux devraient encore arriver.
Il s’excusa aussitôt de poser trop de questions. Hmmm. Oui on pouvait dire qu’il devenait plus appréciable. En tous cas il faisait quelques efforts pour la considérer autrement mais elle n’avait pas oublié qu’il était décidé et qu’il la testerait jusqu’à trouver la bonne stratégie, celle qui fonctionnerait sur elle. Elle ne devait lui laisser aucune prise possible sinon elle était perdue. Alors elle voulut le renvoyer en caserne. C’était le bon plan : il ne serait pas toujours là à essayer de lui parler comme il l’avait demandé. Elle avait déjà gagné trois jours, c’était énorme ! Mais elle vit que ça ne lui plû pas vraiment. En tous cas, il ne sembla pas sauter de joie à la nouvelle. Elle s’obligea à sourire de façon encourageante pourtant et il fit une chose qui aurait pu fonctionner. Il flatta son ego. Oui elle avait sa fierté et ce petit point sensible était une porte d’entrée pour quiquonque savait utiliser la clé. Et il avait failli l’appeler encore par son prénom mais il se reprit de justesse pour lui donner le titre qui lui avait quand même demandé de longues années d’étude. ET il la remerciait. Elle fut forcée de reconnaître qu’il venait de marquer des points et qu’il remontait un peu dans son estime même si elle restait méfiante et distante.
- Je vous en prie.

La tornade nommée Nancy entra comme d’habitude avec toute sa bonne humeur légendaire. Et ses blagues très étranges. Enfin, Amy savait qu’elle ne plaisantait qu’à moitié concernant le baiser parce qu’elle avait déjà fait part de cette remarque quand il ne se réveillait pas. Amy l’entendit chuchoter et elle se tourna vers la fenêtre un peu agacée. Elle se doutait bien de la teneur de ce chuchotement, même si elle n’entendait pas et elle estimait que ce genre de propos risquaient d’encourager Alec. Il pourrait penser qu’Amy était tout simplement trop fière pour reconnaître qu’il lui plaisait, bref le genre de pensées que tout homme avait dans ces moments là. Hors, elle n’en voulait pas. Ni maintenant, ni jamais. Il sembla vouloir la rappeler à l’ordre, ce qui était une bonne chose. Nancy repartit et Amy fut soulagée. Et en même temps un peu angoissée. Alec allait-il tenter une attaque ? Alec entreprit de manger ce qui se trouvait dans son assiette : des œufs brouillés avec quelques toasts et quelque chose qui ressemblait à un gâteau. Nancy. Elle attendait pour lui changer les bandages que Nancy lui fasse prendre une douche. Et l’infirmière, même avec toute sa bonne volonté, ne pourrait pas s’en occuper immédiatement. Il fut rapidement calé, ce qui n’était pas étonnant avec Nancy. Peu finissaient leurs assiettes.
- Tout se passe bien. Il n’y a aucun soucis Alec. Il faut juste du temps pour la cicatrisation maintenant.
Il semblait avoir un problème avec sa guérison. Amy se doutait un peu de la raison : il ne voulait pas y retourner car soit on l’enverrait quand même en mission, soit il serait dans une pièce minable sous les ragots de ses compagnons. Nancy n’aimerait pas ça et oui, à cet instant là, Amethyst savait qu’elle n’aimerait pas être boudée par son amie. Il lui parla d’un coup à la tête. Amy l’observa et le jaugea du regard, semblant réfléchir encore à ce qu’elle allait faire. Avant qu’elle n’eut le temps de répondre, il commença les enchères. Elle eut de nouveau un mouvement de recul. Il ne voulait pas abandonner malgré sa demande. C’était vraiment… déplaisant. Et en même temps, alors qu’elle se savait terne à cause de la fatigue donc à l’opposé du compliment qu’il lui faisait, le aujourd’hui la gêna. Comment ça aujourd’hui ? Et les autres jours alors ? Elle n’avait quasiment pas dormi pendant que Monsieur faisait la marmotte elle ! Comment froisser une femme en une leçon par un américain nommé Alec. Piiiiiire, il semblait carrément se moquer d’elle maintenant ! Ce fut sa conclusion en le voyant ronger son ongle avec un sourire en coin tout en fuyant son regard. Non seulement l’attitude était puérile mais la réaction d’Amy fut très violente.
- Je pensais avoir été claire, Monsieur Jamson.
Oui, elle venait d’employer une formule d’une voix polaire qui allait mettre un très bon miles de distance entre eux. Mais pour qui il se prenait sérieusement ? Elle était vraiment fâchée.
- Mais vu que vous semblez souffrir d’amnésie, je me vois contrainte de vous garder en observation pour quelques jours supplémentaires. Et comme vous avez besoin de calme pour réfléchir, Nancy vous déplacera dans un couloir plus isolé afin que votre bêtise ne pollue pas le reste de cerveaux peu fiables qui hantent la plupart des couloirs de cet hopital. Je repasserai changer les bandages et contrôler la plaie quand Nancy vous aura aidé avec la douche. Vous en avez sérieusement besoin.
Ouh, elle s’était clairement emportée là. Elle suivit le mouvement de sa pensée et le planta tout simplement là. En sortant de la chambre, elle croisa Nancy qui vit tout de suite sa colère. L’infirmière soupira en demandant ce que si charmant Alec avait pu faire pour mettre sa docteur favorite dans une telle colère. « Quel mufle ! », hurla celle-ci tout en avançant d’un pas rageur dans les couloirs. Nancy, curieuse comme tout, finit par apprendre l’histoire. Elle soupira et réussit à calmer plus ou moins la jeune femme. Elle irait voir Alec et le sermonnerait. Elle lui ferait prendre sa douche et Amy pourra ainsi venir ensuite refaire son bandage et le laisser croupir dans sa chambre isolée. Car elle avait bien notée que malgré tout Amy aidait Alec donc soit elle ne voulait pas reconnaître qu’elle était sensible au charme d’Alec ou bien si elle n’avait pas conscience qu’elle était déjà plus ou moins sous le charme ou bien qu’il pouvait avoir une chance mais qu’il était trop idiot pour comprendre seul comment fonctionnait celle dont le nom était celui d’une pierre semi-précieuse.
Deux heures passèrent avant qu’Amy ne rentre à nouveau dans la chambre du jeune homme, en compagnie de Nancy qui lui frotter énergiquement la tête avec une serviette pour lui sécher les cheveux. Elle était toujours fâchée. Il fallait dire qu’un autre abruti avait tenté sa chance entre temps. La journée allait mal.

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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeLun 31 Jan - 15:25


« MAYBE I’M NOT A DOCTOR BUT I’M NOT A BAD MAN EITHER. »


Un réveil dans ce genre de situation n’était jamais vraiment aisé. Il y’avait d’abord les paupières lourdes, presque décidée à rester collées pour l’éternité, puis cette sensation que tout votre corps était engourdi, puis c’était en général à ce moment là, lorsque vous vous mettiez à bouger un peu que vous compreniez si oui ou non vous aviez un torticolis ou un autre problème. J’avais mis plusieurs minutes avant de comprendre où je me trouvais, mon regard s’attardait sur le moniteur posté non loin de là, prenant note pour moi-même qu’il ne s’y trouvait pas avant. Puis j’avais fini par me redresser lentement dans mon lit, saluant mon médecin poliment avant d’écarquiller les yeux face aux révélations. Je venais de dormir pendant trois jours. Surpris, je demandais instinctivement à ce qu’elle répète l’information tellement elle était énorme et rare à la fois. Je gardais la bouche entrouverte, en profitant pour comprendre que celle-ci était pâteuse et écoutant sagement les informations supplémentaires qu’Amethyst voulait bien me donner. Je venais donc de dormir trois jours, sans même ouvrir les yeux ou grogner pendant les soins respectifs ? Etonné, je gardais finalement le silence face à tout ça, acquiesçant cependant sur le fait que mon corps avait bien fait d’en profiter, je me sentais un peu mieux. Ce n’était toujours pas la grande forme mais il y’avait du progrès. Quelques secondes plus tard, le petit déjeuner était en préparation et je demandais à la brune si elle allait bien. Simple formule de politesse de ma part, même si j’étais tout de même curieux de savoir si elle avait pu dormir un peu. Pour pousser la conversation un peu plus loin, je prenais en considération l’éventualité d’un week-end, même si le résultat escompté ne fut pas de la partie. Je la sentais déjà tendue, les réponses étaient simples et direct, même si le ton n’était pas sévère ou même froid. Suite à mes questions un peu personnelle, je m’excusais rapidement, conscient que je pouvais être un peu trop curieux parfois, surtout depuis que je tentais vainement de me réveiller convenablement. « Navré qu’autant de patients arrivent en fin de semaine. ». Les yeux baissés, je continuais de me redresser au fur et à mesure, la jaugeant du regard de temps à autres, observant chacune de ses réactions, j’étais presque devenu gêné de remuer le couteau dans la plaie sans réellement le vouloir. Je la remerciais une fois encore vis-à-vis des soins, même si l’idée de retourner à la caserne ne me plaisait guère, si bien que je tentais de trouver autre chose, un prétexte, une excuse pour prolonger mon séjour ici. Bien d’autres avaient dû essayer auparavant, peut être même sans succès. Combien de fois nous avions vu des militaires en repos retourner sur le terrain plus tôt que prévu parce qu’il y’avait « un léger manque d’effectif » ou alors qu’ils étaient jugés « indispensables ». Les flatter dans leur égo de soldats blessés pour les envoyer tout droit à la morgue. Le terrain c’était ça, jouer avec la mort, frôler la mort, presque la toucher du doigt, avoir la peur au ventre de revenir les pieds devants ou pire… Contaminés. Combien s’étaient faits contaminés ? On avait un ordre pour ça… Si nous étions assez lucides –et courageux- pour tuer les infectés, nous étions censés mettre fin à notre vie aussi si on venait à être touché par l’un d’eux ou encore destinés à en devenir un. Cette pensée me donnait un frisson alors que j’observais Nancy rentrer fièrement dans la chambre avec son plateau repas. Aussi vite pensé, aussitôt oublié. L’infirmière était une source de joie et de bonheur, de réconfort également. Un sourire égayait mon visage alors que laissais Nancy me charrier, et charrier également mon médecin à voix basse, me chuchotant le genre de chose qui pourtant était totalement vraie. Puis ce fut rapidement le calme après la tempête –on dit avant je sais…- et je décidais de me concentrer sur mon petit déjeuner plutôt que sur ce qu’avait bien pu dire notre Nancy nationale.

Les œufs et les toasts furent suffisants pour mon appétit, si bien que je ne finissais même pas mon assiette, la laissant de côté en écoutant les paroles d’Amy qui pouvait enfin parler de ma guérison. Tout se passait bien, même si j’étais rassuré à ce niveau là, je ne pouvais m’empêcher de paniquer légèrement, je ne voulais pas y retourner, pas maintenant. Histoire de faire baisser la panique, je changeais de sujet, lui faisant ce que je jugeais être un compliment, mais la réaction n’était pas celle qui était attendue. Je m’étais enfoncé dans mon lit, les bras détendus pour faire taire la douleur qui se réveillait elle aussi. Peut être était-ce ma réaction de « gamin » qui la contrariait mais elle se montrait déjà moins aimable, haussant le ton contre moi alors que je lui avais juste fais un putain de compliment. J’haussais rapidement les sourcils en constatant le mécontentement de la jeune médecin. Je voyais les traits d’Amethyst changer, celle-ci venait royalement de passer de la jeune femme sage et douce à la jeune femme sauvage qui s’énervait pour un maudit compliment. Incrédule, je l’observais, ne comprenant pas ses premiers mots. A quoi faisait-elle allusion ? Lèvres pincées je me disais que pour éviter la caserne c’était râpé, j’allais devoir retourner sur le terrain aussi vite que j’en étais sorti. Damn. Le moindre de mes gestes était stoppé par l’intervention d’Amy qui s’emportait considérablement. Enfermé dans un mutisme et une tension qui était belle et bien palpable dans la pièce, je me contentais de la regarder sans vraiment y croire. Je n’eus pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’elle claquait déjà la porte de la chambre, me laissant planté là avec… Moi-même et son emportement féminin. Mes sourcils se fronçaient à présent, vexé, j’étais vexé. Qu’avais-je dis de mal ? « Vous êtes ravissantes ». Qu’est ce qu’elle pouvait être gonflante à refuser les simples compliments et être aussi… Hermétique et… Coincée ! Oui c’était ça… Coincée ! Voilà que je m’énervais seul, respirant lourdement et croisant les bras rapidement, trop rapidement. Je décrochais un grognement et venais me tenir l’épaule en pestant davantage sur la gente féminine.

Une bonne demi-heure plus tard, Nancy pénétrait de nouveau dans ma chambre, je m’étais rallongé correctement et observais le plafond, les bras posés sur le matelas, incapable de dormir. De toute manière je ne voulais pas fermer les yeux. Contrarié, je lançais un regard à l’infirmière qui venait déjà vers mon moniteur me regardant d’un air compatissant. J’avais au moins gagné quelques jours d’observations supplémentaires. « Je suis au courant pour la « dispute », ça lui passera t’inquiètes pas. ». Je levais les yeux vers elle en soupirant. « Ce n’était pas une dispute Nan’, je m’abstiendrais des compliments la prochaine fois… Elle est hermétique à tout ! Je suis si idiot ? ». Je la vis soupirer à son tour, sourire au coin des lèvres. « Tu peux être idiot quand tu t’y mets, mais sur ce coup là tu es juste ignorant. ». Mes yeux s’écarquillaient alors que je m’apprêtais à rétorquer, me redressant dans le lit. « Merci Nan’ vraiment, me voilà rassuré.
- Tu veux bien arrêter de râler Monsieur Alec Jamson ? ». Je grognais sous la douleur et me taisais quelques minutes. Ce fut l’infirmière en chef qui reprit. « Il y’a quelque chose que tu ne sais pas mon bichon… Elle n’arrive pas à l’oublier. Tu imagines la pauvre ? Elle est arrivée ici il y’a à peine quelques semaines pensant retrouver son cher et tendre qui travaillait en tant que médecin ici depuis plus longtemps. Amy l’a retrouvé avec une infirmière. Pour couronner le tout, il a été infecté, on présume qu’il est sans doute mort à l’heure qu’il est et c’est elle qui a dû réconforter sa nouvelle petite amie. Tu ne te rends pas compte de combien ça peut l’affecter encore aujourd’hui. Elle n’accorde plus sa confiance facilement et ne baisse pas ses barrières. ». Au fur et à mesure des révélations, mes traits s’étaient adoucis, j’avais donc vu juste en pensant qu’il y’avait quelque chose d’enfoui chez elle, si bien que je ne comptais plus l’embêter. « Je suis censé faire quoi alors ? Laisser tomber ? Attendre ?
- Si elle était insensible, elle ne t’aurait pas rajouté quelques jours de plus mon cher… A toi de voir comment tu vas la jouer ensuite. ». Nancy m’adressait un sourire convaincu puis se levait finalement du lit sur lequel elle s’était assise le temps de tout me raconter. Je savais qu’Amethyst n’était pas au courant de ces révélations subites, c’était pourquoi j’allais devoir la jouer fine et… Attendre. Laisser couler et surtout l’encourager à aller dormir puisque d’après Nancy, c’était ce qui causait avant tout des réactions excessives. « Allez rallonge-toi ! On te change de chambre la marmotte. Si tu passes tes bras en dehors du lit, je te mets une fessée devant tout le monde je te préviens ! ». Peu rassuré sur le coup j’acquiesçais d’un signe de tête entendu et me rallongeais correctement. Pendant ce temps, l’infirmière s’activait pour que toutes les machines partent avec moi en même temps.

Bien des minutes plus tard, je me trouvais dans ma nouvelle chambre, les rares coups de feu semblaient lointains, tout comme les brouhahas incessants de l’hôpital lui-même. D’après ce que j’avais compris, Nancy était censée m’aider à prendre une douche, super ! Elle soulevait les draps du lit et m’aidais à m’asseoir sur le bord. Je posais les pieds au sol, appréciant le contact même s’il faisait froid et me mettais debout sans grande difficulté, la perfusion avait été retiré en attendant. Une fois les bandages enlevés j’étais prêt pour la douche, heureusement que c’était Nancy parce qu’avec mon côté de dragueur invétéré j’aurai pu en profiter si ça avait été quelqu’un d’autre… Une fois que tout fut terminé, je me rhabillais –un peu, du moins le minimum autorisé dirons nous et seul aussi c’est intéressant de le préciser- et retournais m’asseoir sur le lit, la chemise n’ayant pas été remise encore. Ne pouvant réellement lever le bras, c’était Nan’ qui s’occupait de me frotter les cheveux avec une serviette quand j’entendais la porte de la chambre s’ouvrir. J’ignorais combien de temps il s’était écoulé et m’en fichais un peu à vrai dire. Ici le temps passait toujours bizarrement. L’infirmière arrêtait son geste et retirait la serviette en rigolant, inutile de préciser que ma tête valait le détour avec les cheveux ébouriffés. Ce n’était pas difficile à comprendre. Nancy remettait aussitôt la perfusion et l’espèce de pince à mon index pour que le moniteur continue de marcher correctement, je grimaçais en observant la plaie, ne pouvant voir l’état de l’autre, puis je détournais finalement les yeux vers Amy sans pour autant dire quoi que ce soit. Je ne savais pas vraiment quoi dire.


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Amethyst Nightingale
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeLun 31 Jan - 21:44

« JUST SHUT UP. I KNOW EXACTLY WHO YOU ARE. »


La caserne. Amy en avait entendu parler : c’était plutôt des cages à lapin où aucune intimité n’était réellement possible car ils étaient plusieurs par chambre. Le bâtiment avait vite été complet et l’armée avait dû réquisitionner d’autres bâtiments mais ça restait plus du camping. Elle ne savait pas où se retrouvait Alec dans ses temps de repos mais vivre 24/24 avec d’autres personnes devaient être vraiment lourd parfois. Elle était bien heureuse d’avoir son propre appartement dans un coin cossu de la ville. C’était à vrai dire une résidence pour le personnel médical clé de l’hôpital : les médecins, et quelques autres notables de la ville. Le coin était bien protégé puisque des militaires patrouillaient régulièrement autour et d’autres restaient carrément sur place, dans l’entrée pour veiller à la sécurité du personnel censé les soigner. Mais ce cocon était pour elle un refuge et un moyen de faire une coupure avec l’hôpital, de ne pas finir dans l’aile de psychiatrie. Oh oui, elle comprenait que pour les militaires l’hôpital soit leur refuge et même si elle était fâchée contre Alec elle ne pouvait décemment pas laisser un patient souffrir ou risquer d’être renvoyé en terrain. Ce serait revenir dans une housse noire. Ou se faire infecter. Il l’avait déjà échappé de peu trois jours de ça et même si elle disait ne pas être sensible à ses yeux verts, c’était mentir. Oui, elle la ressentait cette attraction, qui ne la ressentirait pas ? Mais elle refusait de l’admettre ou même d’y penser. Elle savait quel genre d’homme il était et elle ne voulait pas risquer de voir son cœur brisé. Un cœur qui ne se remettait même pas de sa dernière blessure. Une partie d’elle-même voulait qu’il n’abandonne pas car au fond n’était-ce pas ce qu’elle attendait ? Quelqu’un qui lui tiendrait tête et lui montrerait par la même occasion qu’il était sérieux ? Probablement. Mais elle n’était pas encore réellement préoccupée par la question : son emploi du temps surchargé, le deuil de sa précédente relation, tout ça ne lui laissait pas le temps de considérer sérieusement une relation. D’autant plus qu’elle était consciente que dans le milieu militaire, l’image traditionnelle des femmes n’était ni valorisée ni sérieuse. Et quand bien même, choisir un militaire, c’était encore bien plus risquer qu’il ne revienne sur une civière. A partir de là pourquoi considérer sérieusement Alec ? Nancy semblait sûre d’elle quand elle disait qu’Amy lui plaisait mais la jeune médecin rejetait d’emblée l’idée. Nancy l’avait même remise face à son chagrin. La réaction disproportionnée de la jeune femme ne faisait que trahir cette blessure laissée ouverte. Elle s’en voulut à l’instant même où elle avait élevé la voix mais le système de défense qu’elle avait mis en place s’était dressé comme un mur de granit entre eux. Il était resté silencieux et à vrai dire elle ne lui avait pas vraiment laissé d’autre choix. Mais il avait promis ! Il avait promis d’arrêter et alors qu’elle avait voulu croire en sa bonne foi, il venait de tout ruiner. Encore une déception. C’était vraiment stupide. Si elle n’était pas aussi exténuée elle n’aurait pas eu de réponse aussi violente. Elle vit qu’il ne comprenait pas et sur le moment elle s’en fichait. Oui sur le moment, elle ne faisait que décharger son stress, sa colère accumulée depuis l’incident, sa colère pour cette relation perdue sur son patient. Pas vraiment professionnel. Mais tout était bien plus accentué quand on manquait de sommeil. Elle l’avait planté sans ménagement dans la chambre. Pourtant sa colère n’était pas pour autant calmée et Nancy avait dû faire preuve de beaucoup de compréhension et de calme pour ramener la jeune fille dans le droit chemin. Cela prit bien une demi-heure. Bien sûr elle ignorait quelle trahison allait faire la dite Nancy. Lorsque l’infirmière avait quelque chose en tête rien ne l’arrêtait et elle avait décidé que son Alec devait aller avec son Amy. La raison ? Deux A. Deux A en première lettre ne pouvait que faire un couple parfait. Il suffisait de voir Nancy avec Neils qui avaient eu une superbe histoire d’amour lors de leurs 16 ans… Oui, on se raccrochait à n’importe quoi parfois pour justifier son action. Amy s’occupa d’un enfant simplement malade. Un militaire avait commencé à montrer son arme et elle s’était de nouveau emportée. Elle l’avait viré de la chambre sans ménagement arguant qu’elle pouvait encore soigner le rhume d’un enfant SEULE ! Le militaire fut jeté dehors et elle attira encore un peu plus l’attention sur elle. Elle l’avait fait monté dans un couloir plus isolé. Elle ne voulait pas que des militaires le voit aller mieux autrement ils l’obligeraient à reprendre en terrain ce qui n’était pas encore envisageable. Elle avait calculé à peu près le temps nécessaire pour toutes les opérations que l’infirmière devait effectuer et avait repris le chemin. Une fois isolée, elle s’appuya quelques instants à un mur et se passa la main sur le front. Quelle idiote ! Elle avait craqué devant Alec… Il allait lui en vouloir… Peu importait, elle devait s’excuser pour la partie la plus violente. Elle soupira un instant et ramena sa mèche folle derrière l’oreille avant de reprendre la route. On l’avait placé en 458. C’était le dernier étage et il était donc moins fréquenté. En général, on y plaçait les grands mutilés. Mais Alec serait en paix. Amethyst se dirigea vers la porte et entra. Elle trouva Alec avec Nancy qui lui séchait vigoureusement la tête. Lorsqu’elle enleva la serviette, la coupe fut réellement comique. Nancy en riait d’ailleurs. Amethyst regarda l’infirmière, moins sûre d’elle tout d’un coup et profitant de la diversion offerte, avant de croiser le regard d’Alec. Elle repoussa ses hésitations plus loin et d’une voix incertaine décida de lui présenter ses excuses.
- Alec, je vous prie de m’excuser pour tout à l’heure je… Je suis allée trop loin. Je vous prie d’accepter mes excuses.
Elle ne pouvait pas le soigner sans avoir avant corriger ce débordement de comportement peu professionnel. Soulagée d’avoir réussi à dire ce qu’elle avait préparé, elle détourna les yeux, ayant du mal à soutenir le regard. Oui… Nancy était plus intéressante. L’infirmière lui posa des bandages dans sa main et elle baissa les yeux pour les fixer quelques instants avant de comprendre le message : s’il avait froid et qu’il s’enrhumait ce serait pour sûr de sa faute aussi. Comme le premier jour, elle approcha un tabouret et observa la cicatrisation de la plaie en prenant grand soin de ne pas croiser le regard d’Alec. C’était plus facile de rester professionnelle ainsi. Et puis… Son cœur se serra en repensant à James. Il lui manquait terriblement.
- La plaie se referme bien. Aucune infection.
Elle refit le bandage (après avoir nettoyé la plaie) comme le premier jour mais moins étendu et reprit le bloc pour noter ce qui avait évolué ou non. C’était quand même rassurant qu’il n’ait pas fait d’infection. Elle vit l’infirmière quitter la pièce entre temps. Génial. Elle avait espéré que Nancy reste pour offrir une diversion et à la place elle se retrouvait seule avec Alec. Et elle était malgré tout toujours énervée, extenuée et malheureuse. C’était la première fois qu’elle avait rencontré une telle déception et elle n’arrivait pas à la surmonter. C’était une autre cause de frustration. Elle se mordit la lèvre inférieure, ne trouvant aucun sujet de conversation digne de ce nom. Elle était tellement déconnectée de la réalité que son cerveau semblait être en mode automatique.
- Vous pourrez rester ici une semaine supplémentaire sans problème. Après je crains qu’on ne cherche à vous voir et que l’on constate que vos plaies ne soient pas assez « sérieuses » ou bien « assez cicatrisées » pour que vous repreniez le travail.
Pourquoi elle parlait elle soudainement ? Elle n’en savait pas la raison ou plutôt elle s’était dit que parler meublerait bien le silence et que ça lui permettrait de ne pas être tendue et donc de décontracter l’atmosphère. C’était certes un peu bateau voire un peu critique envers les supérieurs ou collègues d’Alec mais c’était aussi une vérité.
Une fois qu’elle eut terminé elle ramassa les plastiques qui entouraient le matériel stérile et les mis dans une poubelle. Elle disparut un instant pour se laver les mains dans la salle de bain encore embuée et humide. L’odeur du savon de l’hôpital embaumait encore l’air ambiant mais l’odeur n’évoquait rien d’autre. Elle s’essuya les mains avec une serviette propre que Nancy avait laissé à côté du lavabo. Toujours aussi prévoyante. Elle regarda un instant son reflet dans le miroir : son visage était terne et marqué par la fatigue. Elle regarda sa montre. Plus que quelques heures et tout ceci serait bientôt qu’un vague souvenir. Elle pourrait s’endormir dans les bras de Morphée pendant… 3 jours. Trois jours de vie douce et tranquille. Une belle promesse…
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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeLun 31 Jan - 22:49

« YOU’RE WRONG. »


Maintenant que tout s’était éclaircit grâce à Nancy, je comprenais mieux le mystère qui se cachait derrière le prénom aux résonances si précieuses. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle faisait fausse route sur mon cas. J’étais peut être un peu bourru et mal doué de temps à autres, trop gamin sur les bords sans doute mais ça ne faisait pas de moi une mauvaise personne. Nancy l’avait compris, l’infirmière avait pris le risque d’aller plus loin, d’aller au-delà du masque des apparences que chacun se tue à mettre sur son visage. Et je ne la remercierais jamais assez pour ça, elle était devenue comme une amie, voir comme une « grand-mère » qui prenait soin de vous dans les moments difficiles. Le tout mêlé à une incroyable patience, gentillesse et boule de joie et d’énergie à revendre. Nancy était probablement celle que l’on voyait le moins faire la tête, elle se renfermait rarement et c’était comme si elle avait aucun mur devant elle. Comme si, même avec ce virus, la vie continuait d’être belle. Cela faisait quelques secondes que j’étais enfin sorti de la salle de bain, l’infirmière à mes trousses, souhaitant me sécher les cheveux à l’aide d’une serviette. Posé au bord du lit je souriais sous l’énergie qu’elle mettait à la tâche, et ce, même si elle avait dû repiquer dans une de mes veines. Nancy s’esclaffait en observant son œuvre, les cheveux en bataille je ne devais pas être très présentable mais au fond, quel patient était présentable face aux médecins ? Rares étaient ceux qui trouvaient le temps de se pouponner. L’hôpital n’était que le reflet de la faiblesse humaine selon des degrés plus ou moins forts. Les bruits se faisaient lointains, preuve irréfutable que je serai tranquille dans cette nouvelle chambre. Je suivais le regard de l’infirmière qui s’attardait sur Amethyst, présente juste devant la porte. Ne sachant quoi dire je restais silencieux, sans pour autant me montrer énervé, et je ne l’étais même pas. Je l’observais calmement, les traits détendus, en profitant pour remettre quelques mèches comme il faut sous le sourire amusé de Nancy qui ne s’attardait pas plus et se dirigeait déjà vers la jeune femme. Ce fut le médecin qui brisa le silence qui venait de s’installer depuis son arrivée. Elle me présentait des excuses, même si c’était un tantinet légitime, je n’en voyais pas l’intérêt, c’était déjà oublié. Je lui adressais un léger signe de la tête pour la remercier, préférant éviter qu’elle ne s’énerve à nouveau, je ne voulais pas la contrarier. Je voulais que nos discussions s’améliorent et non l’inverse. Sincèrement. Je lui adressais un léger sourire, ni faux, ni excessif, un simple sourire qui signifiait que ce n’était pas grave et que ce n’était pas non plus la fin du monde. Peut être même que je l’avais mérité finalement. Je tournais la tête vers la plaie pour l’observer et grimaçais, la cicatrisation donnait envie de se gratter en même temps que ça continuait de faire mal lorsqu’un mouvement trop brusque était effectué. Je ne m’en plaignais pas ceci dit. Quelques secondes plus tard, Nancy déposait les bandages dans les mains d’Amy et prenait la poudre d’escampette, précisant comme à son habitude qu’elle reviendrait parler potins plus tard. Ne voulant pas mettre Amethyst encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà, je détournais le regard pour observer la nouvelle chambre en détail, les murs étaient toujours aussi blanc, mais elle était beaucoup plus spacieuse que mon lit de camp à la caserne. Pour l’instant, je jouissais encore d’une toute petite « chambre » à moi tout seul, mais pour combien de temps ? Je n’en savais rien, c’est pourquoi j’en profitais au maximum, même si je me doutais que je finirai tôt ou tard dans la fausse aux lions.

Le bruit du tabouret parvenait jusqu’à mes oreilles, si bien que je m’attardais quelques peu sur la jeune femme, celle-ci fuyant majoritairement mes prunelles, il fallait que je la rassure, les excuses étaient acceptées même si elles n’avaient pas été nécessaires. Aucune complication avec ma blessure, c’était un point positif, rien ne s’était infecté, je gardais tout de même le silence, ne voulant pas donner l’impression que j’attaquais de nouveau. J’observais le moindre de ses gestes, grimaçant légèrement quand elle serrait comme il fallait et soupirais quand c’était terminé, prêt à remettre la chemise horrible dont ils voulaient à tout prix m’affubler. Ce fut Amy qui brisa le silence une nouvelle fois, parlant de mon délai supplémentaire et des risques encourus si elle prolongeait de trop, je comprenais très bien, elle ignorait combien ça me touchait. Rares étaient les médecins qui prenaient ce genre de choses en considération depuis l’apparition du virus. L’armée n’était pas tendre ça non. « C’est gentil de penser à ce genre de choses, vous êtes une des rares à y penser. Merci. ». Les mots étaient sortis tranquillement, presque dans un murmure alors qu’elle se levait pour se laver les mains dans la salle de bain. Jugeant que je pouvais finalement me débrouiller seul, j’enfilais du mieux que je pouvais la chemise blanche et remettais déjà mes pieds sous les draps, sage comme une image. J’ignorais quel genre de fatigue on pouvait bien ressentir à travailler ici, mais ça devait toucher le moral également, et avec ce que je venais d’apprendre, je ne pouvais m’empêcher d’avoir de la compassion pour elle, ce n’était pas de la pitié non, loin de là. Je redressais le « dossier » du lit, histoire de rester un minimum assis sans avoir à faire trop d’efforts, lorsqu’elle revenait je l’observais prêt à parler même si je ne savais pas vraiment par où commencer. « Je voulais vous remercier de vous être excuser mais… Vous n’y êtes pour rien, je ne vous en aurais pas voulu, dans tous les cas. ». J’analysais sa réaction pour savoir si oui ou non je devais continuer puis je reprenais lentement et doucement, comme si un nouveau sédatif m’avait été donné. « Vous savez… Je ne veux pas être un poids sur vos épaules, croyez le ou non mais je ne suis pas ce que vous croyez. Je ne dis pas être mieux, je ne prétends pas non plus être parfait. Tout ce que je veux, c’est apprendre à vous connaître, si vous êtes d’accord bien sûr. Si vous ne voulez plus entendre parler de moi, je disparaîtrais. ». Même si c’était les paroles les plus sincères que je n’avais jamais dites, je doutais qu’Amy en tienne compte, trop ancrée dans ses préjugées et les jugements qu’elle s’était fait de ma personne.

Certes je l’avais un peu cherché, mais qui aurait pu prévoir que je finirais par vouloir en apprendre plus sur elle ? Personne, moi le premier. Un nouveau silence s’installait alors que je détournais finalement le regard, gêné par ce que je venais de dire, j’étais rarement comme ça avec les gens, je mettais une carapace, bâtissais un mur, la jeune femme pouvait au moins être fière de ça. Ca relevait de l’exploit. J’étais prêt à lâcher une bombe à propos de moi, je me montrais hésitant, ouvrant la bouche et la refermant pendant quelques secondes, puis j’inspirais un grand coup et me laissais aller, j’avais besoin d’en parler, je savais pour son petit ami et sans dire directement que j’étais au courant je voulais lui montrer que chacun avait ses soucis, ses déceptions et ses peines. Même le plus grand des cons. « Vous n’en aurez sans doute rien à faire mais… J’ai une sœur vous savez. Une petite sœur, elle est tout pour moi ou était. Elle se trouve ici, quelque part dans cette ville et je ne l’ai toujours pas retrouvé. Je l’appelle mon rayon de soleil, parce qu’elle est la seule à toujours avoir cru en moi. Si je suis venu ici c’est pour la retrouver elle, pas pour faire la guerre en premier lieu mais c’était le seul moyen pour arriver jusqu’ici. Non, je ne suis pas un saint et ne prétendrais jamais l’être mais j’ignore où elle est, si elle est toujours vivante ou si son cadavre traîne dans une de ces rues pourries. Et je me sens coupable, parce que si elle est venue c’est en parti parce que je l’ai encouragée à se rendre à Dundee pour faire « son métier ». Elle… ». Je détournais finalement les yeux regardant à l’opposé, j’en avais déjà trop dis et quelque chose me disait qu’au fond ça n’avait pas été une bonne idée de mentionner la présence d’Eden et mon but premier. Tout comme Nancy, elle savait le principal à présent. Le garderait-elle pour elle, c’était une autre histoire… Je l’avais observé, droit dans ses prunelles alors que je racontais ça, mais je n’avais jamais soutenu son regard trop longtemps, les expressions de mon visage ayant changé à chaque phrases, tantôt souriant tantôt renfrogné voir peiné. Si je m’étais arrêté c’était parce que ma voix commençait à s’étouffer, et il était hors de questions que je montre davantage de faiblesse que ce que je venais de faire là. Tout le monde porte des masques et il faut parfois en vouloir et se montrer patient pour connaître ce qui se cache derrière.

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Amethyst Nightingale
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeMar 1 Fév - 12:57

« SHOULD I TRUST YOU ? WHAT IF YOU ONLY WANNA PLAY ? I DON’T WANT TO BE DISAPPOINTED ANYMORE.»

Nancy venait de vendre purement et simplement la clé qui pouvait ouvrir le cœur de la jeune femme. Oui, utilisée à bon escient, l’information pouvait, à condition que celui qui l’a reçu soit un expert dans l’art de la séduction, permettre de toucher des cordes sensibles. Et aux yeux d’Amethyst Alec était précisément un coureur de jupon qui draguait tout ce qui portait une jupe… Excepté les kilts. Quoiqu’après tout, elle en savait rien. Elle ignorait même qu’Alec possédait ces informations. Parce qu’outre sa maladresse, son immaturité, et ses propos parfois blessants pour sa dignité, elle n’arrivait pas à le percevoir autrement. Ses ennemis à lui, ce sont les infectés mais ceux d’Amy se trouve en chaque homme sur cette planète excepté un : un autre militaire qui n’avait jamais cherché à la draguer ou même à la rabaisser. C’était bien le seul qu’elle admettait encore dans son entourage proche. Nancy pouvait faire confiance elle… Elle s’en voulait de penser ça de l’infirmière qui n’avait plus personne et qui ne pouvait plus intéresser personne. C’était assez mesquin et cruel. Le masque des apparences laissait parfois transparaître de vrais traits de caractère. Il pouvait certes tromper mais il laissait toujours passer un vrai trait de personnalité car chassez le naturel et il revient en galop. Lorsque le médecin était entrée dans la pièce, elle trouva Alec silencieux et plutôt calme. Ce qui la fit culpabiliser un peu plus encore. Elle brisa ce silence qu’elle trouvait intimidant et présenta ses excuses. Elle n’aimait jamais le faire mais elle devait bien reconnaître qu’elle avait été un peu trop loin. Alec ne répondit qu’avec un signe de tête signifiant qu’il était calme et qu’il lui pardonnait. Ou bien qu’il ne lui en tenait pas rigueur. Mais ça n’empêchait pas la jeune femme de penser que c’était plutôt humiliant et difficile. Humiliant parce que sa fierté en prenait un coup, difficile parce qu’elle aurait préféré qu’il l’engueule carrément aussi. Elle aurait pu ainsi complètement se détacher de lui sans regrets. Et maintenant il lui souriait. C’était pire encore. Parce qu’il n’était pas faux celui-là. Il observa la plaie. Les tissus commençaient à se rejoindre pour reformer ce qui avait été déchiré lorsque la balle les avait traversés. Finalement, il détourna lui aussi le regard ce qui permis à la jeune femme de reprendre plus ou moins contenance.
Elle se sentait un peu perdue et vulnérable, sensation qu’elle n’admettait pas. Elles n’étaient pas bien vues ici. Il fallait être froid, dur et productif. Exactement comme le Dr Housel sauf qu’il avait le cynisme en plus. La sensibilité n’avait pas sa place et Amy avait perdu sa légitimité trois jours plus tôt. Elle s’en voulait toujours pour ce moment où elle n’avait pas su réagir. La différence entre ce médecin et elle ? Elle voyait des êtres humains malades qui devaient être soignés. Lui ? Des condamnés. Et des cas de chirurgie pratique. Rien d’autre. Il n’allait même jamais les voir : pas le temps de les rassurer. Tout le contraire d’Amy qui elle prenait toujours le temps de parler elle même au patient dès lors qu’il était réveillé. Le regard d’Alec sur elle lui donnait l’impression de brûler là où il se posait. Elle prenait sur elle pour au moins garder la maîtrise de ses gestes et ne pas trembler. Ce serait bien dommage tout de même de blesser Alec alors qu’il était là pour guérir. Elle fit attention à ne pas lui faire mal en resserrant le bandage mais même cette précaution était parfois inutile. Le silence l’angoissait. Parce qu’il était totalement attentif à tout ce qu’elle faisait et elle avait peur que quelque chose trahisse… Trahisse quoi ? Elle ne le savait pas elle même. Inconsciemment, elle le testait. Pourquoi voulait-elle le tester ? Elle voulait simplement être certaine qu’il ne lui en voulait vraiment plus. Elle n’aimait pas spécialement être en conflit. Oh bien sûr, s’il fallait, elle fonçait dans le tas mais elle évitait la plupart du temps cette situation. Sauf dans le milieu professionnel où des loups rôdaient à chaque coin de couloir. Il la remercia pour considérer la réalité de l’armée.
- L’armée devrait penser qu’envoyer un blessé c’est le condamner. On a pas une armée au turnover infini. Prendre soin d’une unité c’est simplement renforcer l’armée. Il suffit parfois de peu pour faire pencher la balance.
Dit comme ça, ça paraissait franchement froid pour le coup mais elle ne voulait pas glisser sur le terrain des émotions. C’était bien trop dangereux. La salle de bain fut un divertissement qui lui permis de remettre entièrement le masque du médecin sur son visage. Lorsqu’elle revint, elle le trouva allongé dans son lit, ou plutôt assis car il avait redressé le dossier. Finalement, il prit de nouveau la parole, s’excusant aussi. En même temps, c’était bien un peu sa faute. Elle lui avait demandé d’arrêter et il continuait.
- C’est vrai. Vous aviez promis aussi… Reste que j’ai été trop loin.
Sa voix était calme voire lasse de tout ceci. Elle ne le vit même pas analyser sa réaction. Ni même qu’il s’imitait sous sédatif. Et étonnamment la stratégie marcha. Parce qu’Amy n’était plus dans son état normal. Elle voulait dormir. Elle voulait rentrer chez elle.
- Alec. J’apprécie sincèrement votre… intérêt et votre persévérance mais… Je ne suis pas prête. Peut-être que si nous nous étions rencontrés plus tard ou plus tôt cela aurait pu être différent mais je sors d’une grosse déception et je n’ai pas encore fait le deuil de cette…Relation.
Elle inspira profondément avant de continuer.
- Je ne peux pas promettre de vous laisser faire simplement parce que vous m’assurez de vos bonnes intentions. Je suis désolée.
Ou comment jeter un homme une leçon… Amethyst n’avait pour autant pas totalement fermé la porte. Là encore, elle était intérieurement divisée. D’un côté, elle voulait vraiment éloigner Alec parce qu’elle avait peur de pouvoir tomber naïvement dans un piège. Ce ne serait pas la première fois que ça lui arriverait. De l’autre, elle devait reconnaître qu’il marquait un point : elle ne devait pas se fonder sur une impression et le juger sur les apparences donc elle devait bien lui laisser une chance. Ceci dit c’était un militaire, autrement dit, il prenait le risque d’être tué ou infecté tous les jours et c’était franchement pas possible de vivre en s’inquiétant pour lui à chaque instant qui passe. Donc la réponse restait logiquement « non ». La raison était sur ce quoi était basé son métier. C’était un refuge. C’était certes lâche mais qu’importait ce fait ? Elle n’était pas militaire.

Il détourna finalement les yeux. L’instinct de méfiance était encore trop puissant. Il semblait vouloir dire quelque chose et Amy laissa le silence planer pour qu’il parle. Il ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit jusqu’à ce qu’il inspire profondément. « Vous n’en aurez sans doute rien à faire… ». De quoi voulait-il parler ? Elle avait senti l’autre jour qu’il pouvait avoir besoin d’un psy. Pourtant elle ne l’interrompit pas. Ecouter un patient, c’était aussi le soigner. Il avait une sœur. Une sœur dehors. Il n’était même pas militaire par vocation du combat. Il prit soudainement en profondeur. Elle aurait pu le dénoncer. Mais elle n’en ferait rien. Par contre certains rebelles pouvaient avoir des informations. Alec ne mentait pas. S’il mentait là dessus et qu’elle le découvrait… Attendez… Pourquoi il lui en parlait à elle de ça et pas à Nancy ? Non Nancy n’aurait jamais rien dit de ça. Elle était de confiance… Du moins elle préféra cette option. Il détourna le regard mais elle n’approcha pas. Oui il vivait la même chose qu’elle même si une sœur n’est pas comparable. Elle est sa famille ce qui est bien plus puissant. Il la regardait droit dans les yeux et elle rompit la première ce contact visuel.
- Je suis désolée. J’espère sincèrement que vous la retrouverez en bonne santé.
Mince espoir. Elle était effectivement soit morte, soit infectée. Il paraissait si faible soudain. Elle se réfugia près de la fenêtre et observa la rue. Les militaires s’activaient pour ramener l’un des leurs tandis que d’autres surveillaient les alentours.
- Je n’en parlerai pas.
Evidemment qu’elle n’en parlerait pas, elle n’était pas une traitresse. Et puis ce serait stupide car elle le savait dehors aussi. Mort ou vivant ? Totale ignorance. Une larme s’échappa de ses yeux pour rouler sur sa joue. Elle l’essuya discrètement, sachant qu’il n’avait pu la voir.
- Je suppose que oui… Vous êtes peut-être différent des autres.
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Alec D. Jamson
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeDim 6 Fév - 17:40

« BELIEVE ME, I’M NOT LYING ABOUT THAT. »


Nancy avait filée à l’anglaise aussi vite qu’une fusée, à croire que c’était sa particularité. Amy et moi étions donc seuls, dans cette nouvelle chambre éloignée de tout bruit dérangeant. Au fond, je n’arrêtais pas de la remercier pour ça, elle avait beau montrer qu’elle ne m’appréciait guère, elle faisait quand même beaucoup de choses pour moi. Pourquoi ? C’était assez paradoxal quand on voyait la réaction qu’elle avait eu quelques heures auparavant, s’étant emportée pour un simple compliment. Je ne lui en voulais pas, plus. Même si j’avais été en colère sur le coup, celle-ci s’était calmée aussitôt, surtout depuis que je savais pourquoi Amethyst se montrait si distante, et peut être même froide parfois. Lorsque nous évoquâmes l’armée, je la remerciais une fois encore d’avoir prit ces choses là en considération. Il n’y avait aucun doute là-dessus, en tant que médecin elle irait loin. De nouvelles paroles étaient prononcées à ce sujet là, pouvant réellement paraître froides et distantes, je ne savais pas quoi répondre alors je la laissais filer vers la salle de bain, en profitant pour réenfiler la chemise affreuse doucement, jugeant que je n’étais pas un gamin et que je pouvais bien supporter la douleur le temps de la remettre. Je grimaçais tout en me réinstallant tranquillement dans le lit, le dossier redressé pour ne pas être totalement allongé. Les draps se trouvaient à nouveau sur moi et j’avais eu beau dormir trois jours d’affilés la fatigue était toujours là quelque part. Les révélations de Nancy vis-à-vis de l’histoire d’Amy avaient eu le don de me rendre plus serein, je comprenais ce qu’elle pouvait ressentir, même si pour moi les choses n’étaient pas exactement les mêmes. Ca ne concernait pas un amant, ni même une éventuelle fiancée, ça concernait un membre de ma famille, ma sœur. Disparue ici à Dundee et que je n’avais toujours pas retrouvé, craignant le pire à son sujet. L’angoisse de la trouver morte, son corps à moitié dévoré me hantait à chaque secondes. Les images défilant dans ma tête. A trop voir d’horreurs on finissait forcément par l’interpréter sur les gens qu’on aimait. Ceux qu’on ne pouvait pas voir, ni même toucher du doigt, étant sûr qu’ils étaient bels et bien en vie. Le médecin sortait finalement de la petite pièce me sortant de mes pensées par la même occasion, j’avais envie de parler d’Eden à quelqu’un, Nancy était déjà au courant, mais quelque chose me criait de partager ce secret là avec Amethyst aussi, même si je me montrais beaucoup plus méfiant… Je ne voulais pas que ça se sache, si l’armée le découvrait, j’étais bon pour devoir tuer ma propre sœur à mains nues. Ils en étaient capables. Ils étaient capables de tout pour renforcer leur dressage débile qui hantait chaque soldat, qu’il soit Ecossais, Anglais ou même Américains. L’éducation militaire était, au fond, toujours la même. Je brisais finalement le silence qui s’était de nouveau installé, elle n’avait pas besoin de s’excuser pour s’être énervée, après tout, c’était peut être un peu de ma faute aussi. Je l’écoutais me répondre avant d’analyser si oui ou non je devais continuer. Je ne voulais pas lui porter préjudice, ni même lui causer des soucis alors finalement… je capitulais à moitié, laissant notre « relation » dans ses mains à elle, si elle ne voulait pas, je disparaîtrais, comme je l’avais moi-même précisé, et je savais que j’en étais capable. Je l’observais, la jeune femme semblait si fatiguée, elle devait encore manquer de sommeil. Un air triste passait sur mon visage alors que je me détendais dans le lit, attendant attentivement la réponse, le cœur s’emballant quelque peu sous la pression que la réponse pouvait exercer. Elle comptait tellement cette réponse là. Au bout de quelques secondes, les mots tombaient, tel un couperet sur ma nuque.

Un triste sourire apparaissait sur mes lèvres alors que je baissais les yeux. Je comprenais. Les apparences étaient pourtant trompeuses, je n’étais pas comme la plupart de ces bourrins qui ne pensaient qu’à l’idée de se taper une petite infirmière pour passer le temps. Comme la plupart des gens j’avais mes faiblesses et mes façades, et je supportais mal le fait d’être négligemment jugé juste parce que je faisais transparaître certaines choses en public. Comme elle, je cachais un certain mal être. La honte prenait place à l’intérieur de moi, si bien que je détournais le regard, hésitant. Parler d’Eden ou ne pas en parler ? Je n’étais pas l’homme qu’Amy avait connu, et à mon avis je n’avais strictement rien à voir avec. Sur le moment, j’avais du mal à concevoir qu’il ait pu mener la jolie brune en bateau. Les Anglais n’étaient-ils pas à fond sur les valeurs morales ? Déçu, je m’étais pourtant douté de la réponse, et c’était ce qui me faisait regarder ailleurs. Ma bouche s’ouvrait sans qu’aucun son ne daigne sortir, alors je prenais une grande inspiration, je tentais ma chance, qu’est ce que je risquais au final ? Des remontrances si ça venait à se savoir ? Un retour en Amérique ? Possible, mais après la réponse d’Amy tout semblait moins pire. Je ne comprenais pas moi-même pourquoi j’y avais attardé autant d’importance, pourquoi je voulais savoir plus de choses sur elle, je ne pouvais me l’expliquer, c’était… Etrange. Si Sean était là il rigolerait sûrement de ma position. Je n’avais jamais été vraiment doué lorsqu’il s’agissait de véritables sentiments. Pouvais-je déjà parler de sentiments ? Je n’en savais rien. Puis les mots s’échappaient de mes lèvres, un à un, aussi forts les uns que les autres, certains réprimant même quelques sanglots qui auraient pu accompagner le récit. C’était des informations qui pourraient me porter préjudice, et je le savais, mais je voulais qu’elle comprenne que non, j’étais loin d’être comme ceux qui tuaient sans raison. Bien sûr, j’avais choisi d’être militaire, je n’étais venu à Dundee que dans l’espoir de ramener Eden, mais je faisais également mon boulot, j’avais du mal avec l’autorité, certes, mais je faisais de mon mieux. Quelques minutes plus tard, je me stoppais net, les mots ne voulant plus sortir, j’en avais déjà trop dit, la peine m’en empêchait, ma fierté aussi, il était hors de question de flancher devant elle, pour qui je passerais ? Mes yeux choisissaient un autre angle de vue, éloignés des prunelles de la jeune femme. Amy s’excusait, espérant que je la retrouverais en bonne santé, plus les jours passaient et plus j’en doutais. Plus les missions défilaient, plus les morts s’écroulaient et plus l’espoir de la revoir un jour vivante s’amenuisait. Je ne regardais plus Amethyst, je l’entendais juste se diriger vers la fenêtre et prononcer quelques mots comme quoi elle n’en parlerait pas. Je posais ma tête contre le dossier du lit et soupirais doucement, une main passant sur mes yeux pour chasser les picotements que provoquaient les larmes qui mourraient d’envie de couler mais que je retenais de justesse. Je me frottais les yeux, m’enfermant dans un mutisme, je m’étais confié, je lui en avais parlé, les mots étaient sortis, et sa réponse avait semblé pourtant si froide. Je n’avais pas menti sur ce sujet là, comment aurais-je pu ? Une certaine colère s’emparait de mon corps tout entier, que devais-je faire de plus ? J’avais partagé quelque chose avec elle, j’avais montré mon envie de la connaître davantage et ça ne suffisait pas. Un grognement s’échappait alors que je bougeais trop vite pour mon épaule, ayant voulu me mettre de profil. Je rabaissais le dossier du lit pour être totalement allongé cette fois. Je remontais doucement les draps alors que le médecin rajoutait quelques paroles.

Les mots me rassurèrent un peu, c’était sans doute un bon début même si à l’heure actuelle je n’avais qu’une envie : me retrouver seul. Evoquer ma sœur disparue avait eu le don de me calmer complètement, comme si je n’avais plus du tout envie de me battre. Je venais de montrer une faiblesse que seules quelques personnes connaissaient. Elles étaient au nombre de trois maintenant. Couché de profil, j’observais le mur en face de moi, le regard dans le vide, des souvenirs défilant devant mes yeux, j’allais rester dans cet état un moment, je le savais et je ne voulais pas qu’elle assiste à ça. Qui plus est, ça m’avait fatigué, ce qui serait un prétexte pour me retrouver seul dans cette chambre calme et silencieuse. Je brisais une énième fois le silence, avec un murmure. « Merci… ». Je ne voyais pas quoi dire d’autre quant au fait qu’elle n’évoquerait nullement ma situation –qui se révélera être très compliquée au final, plus que prévu du moins. Je marquais une pause, soupirant de nouveau. « Loin de là l’envie de vous virer Docteur mais je suis un peu fatigué… ». C’était sûrement bel et bien le cas. Je fermais les yeux et espérais qu’elle passerait du côté ou seul mon dos était visible avant de s’en aller. Je ne voulais pas foncièrement la chasser de la chambre, je voulais juste lui épargner la vision d’un crétin faiblard.

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Amethyst Nightingale
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MessageSujet: Re: No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER   No, I won't let you win ! - PV ALEC D. JAMSON || OVER Icon_minitimeLun 7 Fév - 22:37

«IF ONLY I COULD... »
Même si Amy tentait de prouver à tout le monde qu’elle ne considérait pas Alec elle suivait néanmoins des principes assez spéciaux pour lui: elle lui avait offert trois semaines de repos et une chambre individuelle au calme. Pour un autre, elle ne lui aurait qu’une semaine en hôpital maximum, le reste en caserne. Oui si l’on creusait dans l’inconscient de la jeune femme, on pourrait y trouver une faiblesse, une attirance physique pour Alec mais elle se refusait tout simplement à se laisser prendre dans une nouvelle relation. Résultat, ses actes ne reflétaient pas toujours sa pensée consciente. Oui un psychologue ou un psychanalyste aurait su révéler cette dualité et pousser sa patiente à reconnaître ce qu’elle refusait de voir mais hélas pour nous tous il n’y en avait pas de disponible pour ce genre de problèmes. Ils n’étaient pas assez importants pour intéresser un psy. Ils avaient bien trop de fous dans leurs couloirs à reprendre.

La séance de confidence qui suivit mit la jeune femme mal à l’aise. En effet, elle était pleinement consciente que le secret qu’Alec lui révélait était dangereux s’il parvenait aux oreilles des mauvaises personnes. Elle fut aussi touchée qu’il ait suffisamment confiance en elle pour le faire. Sa sœur, sûrement plus jeune que lui, était là, dehors, quelque part dans le froid brumeux de Dundee. Tout comme lui. Oh elle comprenait bien la douleur qu’il pouvait ressentir. Une sœur n’est pas un ex. Elle était de son sang. Elle était son « soleil ». Et son soleil venait d’être couvert par le nuage toxique de cette maladie incurable. Comme elle regrettait parfois de ne pas pouvoir aider ces personnes. Les voir sombrer dans la folie, perdre toute humanité était tellement horrible comme expérience. Combien étaient déjà morts ? Etait-ils morts tous les deux ? En vie ? Où ? Vivant dans les égouts ou dans des bâtiments désaffectés où la pluie ruisselante gelait les corps décharnés de ces amis, cousins, cousines, père, mère, frère, sœur, fiancé… Elle n’avait pas pu contenir son émotion et s’était réfugiée près de la fenêtre. Il l’avait frappé en plein cœur, semblant avoir trouvé la faille par laquelle entrer. Oui, chaque jour elle y pensait. Chaque jour elle s’inquiétait dès qu’elle voyait un corps passer. Quel visage connu découvrirait-elle ? Finalement elle avait décidé de ne pas trop sympathiser avec les patients car ils prenaient tellement de risques chaque jour en arpentant les rues de Dundee qu’elle craignait de ne plus sortir de la mélancolie dans laquelle elle s’était plongée depuis son arrivée ici. Oui elle s’était réfugiée près de la fenêtre pour cacher la larme qui coulait sur sa joue.

D’autre part, elle s’en voulait de le repousser malgré tout. Par fierté et parce que elle n’avait plus envie d’être déçue. Elle regrettait quelque part de l’éloigner d’elle de manière aussi directe alors elle avait voulu lui laisser une porte ouverte. Oui, elle l’avait jugé sur ce qu’il semblait être et culpabilisait d’avoir une réaction que l’on pourrait qualifier de si « primaire ». Malheureusement, le laisser avancer et croire en une possible relation serait tout aussi cruel car elle le laisserait espérer une chose qu’elle n’était pas encore prête à donner. Le sourire triste d’Alec lui fit regretter d’avoir été trop négative. Oh que oui elle s’en voulut affreusement sur le moment mais c’était ça ou le laissait croire pour finalement briser son cœur plus tard. Pouvait-on parler de cœur brisé ? Elle n’en était pas certaine mais sa déception était visible. Mal à l’aise, elle ne put que reprendre ses distances et paraître froide pour ne pas le laisser deviner à quel point tout ça l’affectait.

Et la salvation fut. Oh une part d’elle-même s’offusqua d’être jetée dehors, une autre s’en voulait de ne pas savoir comment le consoler et une troisième était tellement soulagée que le tout se mélangeait en un tourbillon de réflexions qui la laissèrent muette quelques longues secondes.
- Oui je comprend parfaitement, Alec. Reposez-vous bien. Nancy passera dans la soirée pour apporter un dîner. Au revoir.
Elle longea le lit. Il lui tournait le dos et elle prit soin de ne pas essayer de voir s’il pleurait ou non. Il voulait être seul et elle ne pouvait pas s’imposer mais seulement respecter sa volonté. Elle soupira et quitta la chambre. Elle resta quelques seconde le dos collé à la porte contre laquelle elle se laissa finalement glisser pour pleurer. Pourquoi souffrait-elle encore alors que ce connard l’avait royalement largué et qu’il payait le prix en étant infecté ? Pourquoi était-elle incapable de ressentir quelque chose qui ressemble à une once d’attirance pour Alec ? Physiquement, il n’y avait rien à redire alors pourquoi elle y restait froide ? Pourquoi elle rejetait toujours Nancy et sa taquinerie ? Pourquoi n’était-elle plus que l’ombre d’elle-même ? Quand parviendrait-elle à refaire confiance ? Lorsque son chagrin se fut un peu déversé, elle se releva et s’éloigna en silence. Elle avait fait attention à étouffer ses pleurs mais la résonnance restait particulière ici. Elle s’éloigna en vitesse, ne voulant pas qu’on découvre le favoritisme qu’elle faisait à Alec.


THE END
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